Le cinéma nous met en garde sur le péril que pourrait être l'Intelligence Artificielle pour l'humanité. Michael Crichton (Mondwest), Ridley Scott (Blade Runner), James Cameron (Terminator) ou Alex Garland (Ex-Machina) ont démontré comment la machine pourrait prendre le pas sur l'homme et nous anéantir. «Automata», lui, prend ses illustres prédécesseurs à revers. Dans un futur proche, la terre n'est plus que poussière et sable. À cause d'énormes éruptions solaires, la planète est devenue un champ de ruine irradié où ne vivent plus que 21 millions d'humains. La société ROC construit alors des robots humanoïdes (Pilgrim 7000) pour se substituer à la main d'oeuvre humaine manquante. Difficile de ne pas penser aux Réplicants de Blade Runner, mais ici, les lois de la robotique d'Asimov rentrent en ligne de compte, aucun robot ne peut attenter aux jours d'un humain, ni ne peut se réparer lui-même ou réparer un autre robot. Jacq Vaugan (Antonio Banderas), expert en assurances pour ROC, verra ses certitudes voler en éclats quand l'impossible deviendra réalité. Au détour d'une scène, des humanoïdes regardent sur les murs d'une grotte des peintures rupestres, symbole de l'aube de l'humanité, mais cette même humanité en est à son crépuscule. «Automata » est un film de S-F de facture plutôt formelle mais c'est surtout une fable philosophique sur l'extinction d'une espèce autodestructrice face aux premiers pas hésitants d'une race d'androïdes qui rêveront peut-être de moutons électriques !!