Just a girl
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Dans un futur indéterminé, la population féminine a été éradiquée en quasi-totalité par une épidémie (décidément, c’est la mode en ce moment). Un père (Casey Affleck) tâche de protéger Rag (la révélation Anna Pniowsky), sa fille unique, peut-être l’une des dernières survivantes. Avec “Light of my life”, Casey Affleck s’essaye avec talent à l'exercice périlleux du survival. En effet, il est difficile de trouver l’équilibre entre le désastre survenu à travers l’imagerie qui en découle et le côté intimiste de la situation. Situé à la croisée des chemins scénaristiques entre “Les fils de l’homme” - pour la préciosité de la jeune Rag, car qui dit femme dit avenir - et “La Route” pour l’ambiance post-apocalyptique - le contexte nous est ici aussi dévoilé par bribes - Affleck nous entraîne dans une fuite permanente faite de dérobades et de subterfuges. Dans ce monde brutal et forcément patriarcal, la survie passe par une discipline de fer ne laissant aucune place à l’à-peu-près et au hasard. Grâce à la simplicité et à la beauté du prologue - celui d’un père racontant une histoire à sa fille - l’empathie pour cette petite famille est immédiate. Grimée en garçon pour ne pas attiser la convoitise dans un monde à 99,99 % masculin, la jeune Rag va pourtant bientôt devenir une femme et cela au plus grand dam de son père, car certaines rumeurs lancinantes courent, dont une qui ferait état de bunkers dans lesquels des femmes seraient parquées. Mais que croire et qui croire, alors que la société s’est effondrée ? Dans le sillage d’Alfonso Cuaron et John Hillcoat - toutes proportions gardées bien évidemment - Casey Affleck confronte avec brio l’angoissante errance faite de méfiance plutôt que de paranoïa et de suspense au cœur d’une nation qui sombre, avec le cocon protecteur qu’un père s’efforce de tout son être de procurer à sa fille qu’il considère comme “la lumière de sa vie” !
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le 3 août 2020
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