Caleb (Adrian Pasdar), un jeune fermier, rencontre Mae (Jenny Wright). Ebloui par sa beauté, il tente de la séduire. Mais ce qui ne devait être qu'un baiser va se transformer en morsure dans le cou. Caleb rejoint les compagnons de Mae...
Au départ Kathryn Bigelow et son coscénariste Eric Red voulaient faire un western mais le genre est considéré comme désuet malgré les succès de "Silverado" de Lawrence Kasdan et surtout de "Pale Rider" de Clint Eastwood. Les films d'horreur-fantastique étaient davantage à la mode.
Mais l'influence du western marque clairement "Aux frontières de l'aube" et c'est peut être pour cela qu'il fut un échec commercial à sa sortie.
Kathryn Bigelow revisite à sa manière le vampirisme: pas de gousse d'ail ni de pieux enfoncés, pas de dents longues qui poussent et surtout le mot vampire n'est jamais prononcé.
Le film se passe entièrement dans des rues quasi désertes et sablées à la manière de "Mad Max" où George Miller donnait lui aussi un côté western à son oeuvre futuriste. Peut-être une des influences de la cinéaste.
"Aux frontières de l'aube" commence comme un film romantique avec 2 jeunes qui se plaisent mais qui semblent quelque peu maladroit pour se séduire. Durant tout le film les 2 personnages resteront attachés et épris l'un de l'autre. Pour mettre un peu de piment, Kathryn Bigelow a fait des compagnons de Mae des êtres sans pitié qui n'ont aucune humanité et qui cherchent juste à survivre en suçant le sang d'êtres humains.
Le casting est intéressant. Adrian Pasdar est convaincant en vampire qui ne veut pas devenir vampire mais il se fait voler la vedette par ses compagnons et pour cause: Lance Henricksen, Bill Paxton et Jenette Goldstein avaient tourné l'année précédente dans "Aliens, le retour" de James Cameron qui vivait avec la réalisatrice. Ils sont largement plus charismatiques , en particulier Lance Henricksen. A noter qu'à la fin du film, on aperçoit un cinéma avec à l'affiche "Aliens, le retour" : un clin d'oeil sympathique !
La B.O.F est soignée et signée Tangerine Dream.
Kathryn Bigelow met en scène un long métrage entre western et film fantastique. Elle lui donne un côté crépusculaire intéressant. S'il n'a pas été un succès à sa sortie , "Aux frontières de l'aube" est devenue grâce à la vidéo, comme beaucoup de films des années 80, culte. Et Kathryn Bigelow commençait à devenir la réalisatrice souvent passionnante qu'elle est devenue par la suite. A redécouvrir !