C'est un de ces films qui s'inscrit dans le genre colonial, comme la Croisée des destins ou la Piste des éléphants qui traitaient eux aussi des Indes. Jack Lee-Thompson opte pour un côté spectaculaire, bien dans la tradition des films d'aventure de cette époque, en jouant la carte de l'action et de beaux moments de suspense, entrecoupés par un discours par endroits moraliste et pro-anglais, typique de ces productions britanniques. C'est un peu comme un voyage d'étude, cette équipée ferroviaire est utile pour que se révèlent les caractères, et les acteurs tous remarquables, représentent chacun un type de personnage : Kenneth More est le militaire courageux qui obéit à sa mission, Lauren Bacall donne son point de vue américain, Wilfried Hyde-White est le Britannique plein de compassion qui en même temps prône la fierté de son Empire, Herbert Lom représente le fanatique qui doit mener un combat, le conducteur du train est le brave autochtone, le marchand d'armes est l'opportuniste qui conserve une once d'humanité, l'épouse du gouverneur est la garante des valeurs bien british qui amènent la civilisation dans ces contrées exotiques... bref il y a un joli microcosme de sensibilités. En dépit d'une baisse de rythme au milieu, c'est un bon film d'aventure à l'ancienne, assorti de beaux décors naturels. On sent que Lee-Thompson est prêt à réaliser de grosses productions comme les Canons de Navarone, Tarass Bulba ou L'Or de McKenna...