Aux petits bonheurs par Maqroll
Un huis-clos intimiste à huit personnages dressé par Michel Deville avec des acteurs dirigés comme toujours de main de maître : Nicole Garcia torturée par sa sexualité, André Dussolier photographe envahi de fantasmes, Michèle Laroque hors de son registre habituel de pitre, Hanna Schygulla émouvante dans sa maturité automnale, Anémone très sobre (c’est tout dire !), François Marthouret très juste, Xavier Beauvois très sensible et Sylvie Laporte en pianiste débridée. La réalisation apporte la rigueur et la poésie habituelles de Deville avec une musique utilisée comme toujours de façon réaliste et des images baignées de lumière. Les rapports des uns et des autres évoluent au gré du temps, modulés par un passé énigmatique qui obsède et finit par s’éclairer au dénouement. C’est un beau film qui n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité et qui se regarde comme la plupart des œuvres de Deville avec une petite déchirure à l’âme…