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Entre un mal qui la ronge et la condamne brusquement à la nuit et une mère qui n'est pas même capable de la comprendre, Ava choisit la fuite en avant et emporte de fait le spectateur avec elle dans sa douce folie de liberté. C'est une survivante, ou plutôt elle choisit de le devenir, consignant dans son carnet ses désirs, son ressenti douloureux et le chemin à parcourir pour espérer s'en sortir. Un garçon lui a dit sur la plage, l'apocalypse approche, il va falloir s'y préparer. De ce même garçon, très gauche finalement, Ava demandera un baiser. Pour essayer. Pour voir. Pour espérer qu'il y ait des lumières dans la future nuit, nourrir l'espoir.
Alors Ava s'élance. Les yeux bandés, voire le corps nu (dans une superbe scène d'acceptation de la nature à travers de son ressenti). Le cerbère noir sera son ange gardien, Juan son maître sera son amoureux. Désir fougueux à assumer puisqu'on a plus rien à perdre. Quitte à braquer des vacanciers pour s'amuser ou par amour (même si l'on croit s'en cacher), récupérer des clés de voiture dans un campement où l'élu de son coeur est dorénavant interdit de séjour. Il faut faire vite, les cerbères des forces de l'ordre, étonnant nazgulls de noirs dans le contraste brûlant de la photographie en 35mm sont là sur ses traces.
Cours Ava, vole, mais ne te brûle pas les ailes, de garde ! Et la jeune ado grandit déjà pour, de sa chrysalide, devenir en un été, une adulte. Assumant les non-dits, loin de tout pathos (la figure de la mère qui semble à la fois tromper son célibat comme la douleur de sa fille en choisissant d'emblée de coucher avec le premier venu plutôt que de tenter un rapprochement avec sa fille --d'où la brûlante scène de découverte du cahier intime), Ava se taille une route solaire. Une route à la fois tordue et où le soleil manque constamment de crâmer les êtres mais où les remords et l'espoir sont coulés dans la même douceur.
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Créée
le 12 juil. 2017
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