Grand froid
Deuxième long-métrage du réalisateur Raphaël Jacoulot, "Avant l'aube" restitue un troublant face à face entre un jeune mec paumé (Vincent Rottiers, impressionnant de naturel) et son patron hôtelier,...
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le 29 nov. 2017
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Un simple accident aurait pu rapprocher, par le secret, Jacques, patron d'un grand hôtel au sommet des monts enneigés, et Arnaud, son fils, qui prend de grands risques dans son travail, mais pas dans sa vie. Rien ne se passe ainsi car ces deux là sont incapables de se parler. C'est alors vers Frédéric, mutique, renfermé, tout juste sorti de prison, que l'affection, un peu trop grande/un peu trop poussée, de Jacques va se tourner.
Il lui offre tout: un emploi, un toit et encore plus, ce que sûrement il n'a jamais eu: une famille. C'est une manière croit-on de se protéger d'un témoin, le film se révélera tout autre.
Au milieu de ce tumultueux duo duquel il faut penser "eau regardée jamais ne boue", les seconds rôles ne sont pas en reste.De la femme de Jacques à la copine de Frédéric, en passant par Julie, la femme d'Arnaud, un peu dépassée par les événements ou encore la flic loufoque interprétée par Sylvie Testud, tous ont la part belle, sont travaillés et apportent au film cette tension cachée sous des airs un peu lents (parfois quelques longueurs viennent ternir l'ensemble), un peu bougons.
Sous la neige, le piège se referme, sans besoin de grands effets spéciaux. Simplement la grâce nonchalante de deux acteurs formidables Bacri et Rottiers ( "Je suis heureux que ma mère soit vivante" / "A l'origine") qui à eux deux font un cinéma français sincère et touchant où l'on tente de survivre comme on peut, toujours plus ou moins traqué jusqu'à la chute, lente, fragile dans le froid glacé de l'hiver ...
Le film se distille en nous peu à peu. On ne sait plus trop bien où se positionner, vers qui se tourner, une chose est sûre, nous aussi on a envie de dire à Frédéric de ne pas s'inquiéter, toute descente aux enfers à une fin, surtout quand il y a des témoins ...
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les lumières du cinéma français., Les films qu'on aime bien juste pour quelques scènes, plans ou moments qui sauvent l'ensemble ..., La lenteur est un rythme qui suscite de bien vives réactions..., Céline Sallette, "entre puissance et fragilité" et Les films passés au crible, non expert, de la critique élochienne.
Créée
le 28 déc. 2012
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