1/10... ET JE SUIS TRÈS POSITIVE SUR LA NOTE !!!!!!!!!!!!!!! Pardon... Commençons.
Le film nous raconte l'histoire de Louisa "Lou" Clark (Emilia Clarke), une jeune anglaise des milieux campagnards ouvriers qui, obligée de faire vivre, à elle toute seule, toute sa famille chômeuse, trouve un job chez les notables du coin, Steven et Camilla Traynor (Charles Dance et Janet McTeer), qui ont un fils récemment tétraplégique, William "Will" Traynor (Sam Claflin), dont Lou doit s'occuper. Will est dépressif, n'arrive pas à voir la vie en rose après son accident, où il a tout perdu, argent, liberté, beauté (???????!!!!!!!!) physique, travail (Ils n'ont pas d'ascenseur à la City ?) et petite amie qui a eu l'amabilité de se tirer avec le meilleur ami (de toute façon, plus aucun de ses potes lui parlent, salopards qu'ils sont)... Lou va apprendre que Will a décidé de se faire euthanasier pour ne plus être un problème pour ses parents (on va y revenir...) d'ici six mois. Lou va donc entreprendre de lui redonner espoir et sourire et, au passage, tombera amoureuse de Will. Alors, qu'on le dise tout de suite: les efforts déployés par Lou pour redonner "vie" à Will et le sortir de sa dépression ne serviront à rien, Will décidera quand même de se suicider, entouré de ses proches dévastés qui sont décidément d'aussi gros CONNARDS que ce mec !
Oui, parce que ce mec est un abruti fini, un salaud, et un connard ! Les raisons qui le poussent à se suicider sont SUPERFICIELLES ! Que dis-je, une ode à la haine de soi et à l'abléisme ! Pas du tout une ode à l'euthanasie sous fond de romance maudite et tragique comme la putain d'auteur et de réalisatrice (Thea Sharrock) veut nous le faire croire ! Will est un idiot aux valeurs artificielles et malsaines (qui, comme par hasard, correspondent parfaitement aux valeurs de notre société) qui veut se donner la mort parce qu'il ne peut plus être l'homme qu'il est (en fait, pour être exacte, il ne peut plus être homme tout court, selon ses critères et les dires du film). Peut-être que j'ai l'air de tirer sur l'ambulance, mais, figurez-vous que plusieurs personnes dans le même cas que lui (et encore, son cas médical est assez décousu, d'après un certain Dan, youtubeur de la chaîne "Just happen to be", comme si l'auteur n'avait pas fait des recherches assez approfondies...) ont crié leurs dégoûts pour ce film et la réaction du mec qui, certes, éprouve la dépression commune à ce genre d'accident et que ces personnes ont éprouvée après leur accident mais eux ont su rebondir et reprendre goût à la vie notamment grâce à l'amour inconditionnel et fort de... leurs proches. Will serait-il seul ? NON !
Ses amis l'ont abandonné parce qu'il les a virés sans ménagement et qu'ils ne supportaient plus de le voir rejeter leur amour et leurs attentions à son égard (mais peut-être qu'ils avaient le même mode de pensée que lui et c'est pour cela qu'ils n'ont pas insisté...). On apprend que son ex (Vanessa Kirby) et son meilleur pote se sont jeté dans les bras de l'un et de l'autre après que Will leur ai tellement fait la misère (relation toxique, bonjour !) en les rejetant et en étant un connard avec eux (parce que l'excuse du fauteuil roulant ne fonctionne que deux secondes, après, on est bien obligé de dire que c'est un être humain et un sacré emmerdeur), qu'ils ont failli tomber dans la dépression avant de se sauver mutuellement en étant la bouée de sauvetage de l'autre. Ses parents tentent de l'aider du mieux qu'ils peuvent (comme, en plus, ils sont super riches, cela signifie qu'ils ont les moyens de lui permettre de continuer ses activités physiques comme la plongée sous-marine et donc, il ne peut pas être un poids pour eux sauf s'il leur fait vivre la misère comme il l'a fait avec son ex) et, devant le rejet de leur fils à leur amour (qui le montre en voulant se suicider), ils persistent et essayent de s'adapter en le suivant dans sa démarche d'euthanasie. Et enfin, il y a LOU ! Qui, non seulement, par sa personnalité excentrique et extravertie, a de quoi redonner le sourire à une centaine de dépressifs, mais en plus, s'adapte à lui, apprend à le connaître, à vivre avec lui, à l'AIMER (malgré toutes les preuves qu'elle a que c'est un connard et que son ex a bien fait de partir avec le meilleur ami) ! La réponse de Will ? "Ce n'est pas assez !", suivi d'un "poignant" discours qui est censé être une ode à tous les handicapés qui n'attendent qu'un peu d'aide pour se tuer mais qui est une juste une énième insulte à la communauté handicapée (et ce n'est pas moi qui le dis ! mais eux-mêmes). Ce discours est d'autant plus insultant, qu'il laisse sous-entendre qu'un handicapé n'est pas un être humain (à peine un demi-être humain) et que sa vie est de la merde et qu'il n'a plus aucune raison de vivre, étant inutile... et tu m'étonnes que des handicapés l'aient très mal pris.
En fait, l'histoire est une grosse incohérence et après un tel "feel-good movie" (parce que c'est ce que ce film fait pendant les 3/4 du temps), on s'attendrait à que Will réponde à l'amour de Lou et remonte lentement la pente mais le film veut nous faire croire que ce n'est possiblement pas possible (pléonasme volontaire) ! Pour qu'il soit pertinent sur la question de l'euthanasie, il aurait fallu qu'il nous montre un gars tétraplégique, pauvre, qui tombe amoureux de son aide à domicile mais, devant les difficultés matérielles et à cause de sa dépression, il ne voit d'autre salut, pour sa bien-aimée, ses proches et lui que de se suicider, afin qu'ils puissent profiter de l'apport financier que sa mort engendrerait... Mais là, non, on ne le fait juste voir comme une pauvre millionnaire super éduqué et privilégié par rapport à la grosse majorité d'handicapés qui n'ont pas les moyens colossaux qu'il a pour voyager et faire des activités incroyables mais qui tentent quand même de le faire et il pleure sa perte "d'humanité"... ça me rappelle d'ailleurs, des personnes qui passaient leur temps à déchoir de leur humanité des personnes comme les juifs, les tziganes, les malades mentaux...
Du reste, Lou, en personnage faible et superficiel, n'est pas mal non plus puisqu'elle passe son temps à laisser Will la guider dans ses pas, à être émotionnellement esclave de ses parents ou de son petit-copain au physique très avantageux (Matthew Lewis fait rougir les filles depuis sa puberté, en même temps) mais aussi débile et superficiel que les autres et, à la fin, elle part en voyage, n'ayant plus besoin de travail grâce à l'immense fortune que lui lègue Will... parce que évidemment, ce qu'une femme attend de son homme, c'est qu'il soit performant physiquement et qu'il soit riche pour combler ses désirs ; s'il ne peut pas faire l'un de des deux, bah ! qu'il se suicide et lui lègue l'argent, voyons !
Un point positif ? La réalisation peut-être (d'où le 1) qui sait bien créer de l'émotion comme il faut, bien que j'ai plutôt pleurer à cause du traitement infligé aux handicapés que du pathos du film. Les acteurs aussi, peut-être...
En fait, si je suis aussi remontée contre ce film, c'est à cause de son contenu: c'est une comédie romantique beaucoup trop légèrement pour parler de deux sujets aussi sensibles que l'handicap et l'euthanasie... surtout aussi mal. Comme je n'arrive pas à avoir un avis objectif sur l'euthanasie du fait de l'absence de points positifs et de l'accumulation de points négatifs (que ce film a renforcé), je me suis penchée sur ce film en espérant pouvoir, enfin, développer les arguments en faveur de l'euthanasie. Las... Ce film abléiste m'a plus fait hurlé d'horreur qu'autre chose. Mais j'avoue avoir encore plus hurlé en voyant les critiques et notes positives de ce film. Tout le monde l'a acclamé ! Quelques uns ont pris la peine de découvrir et d'entendre l'avis des handicapés (pour l'instant, j'en ai vu aucun qui était positif sur ce film)... Quelques uns n'ont pas trouvé ce film terrible mais ils ne remettaient pas forcément en question l'aspect validiste, juste les clichés, maintenant banals, du film romantique qui apparaissent dans Avant Toi. Et c'est triste...
Car le tout donne une piteuse image de notre société... une société où on applaudit volontairement et allègrement un film qui dit aux handicapés "allez vous tuer, vous n'avez plus aucune dignité humaine dans votre état"... Sans déconner, c'est cette image-là que vous voulez donner à vos enfants, soi-disant au nom du progrès et de la modernité ? J'avoue préférer être appelée arriérée et continuer à ne pas voir l'euthanasie d'un bon œil, si cela signifie voir les handicapés comme des êtres humains au même titre et à la même dignité que moi.