Avanti, mais à reculons.

Une comédie peut-elle durer 2h20 ? Sans aucun doute. Mais pas celle là.

Cette histoire de rapatriement à l'italienne, où un milliardaire américain tente de rapatrier le corps de son père décédé à Ischia, ville paradisiaque s'il en est, tout en tombant amoureux au passage, est ma foi pourtant fort sympathique. On retrouve la patte de Wilder, avec des répliques fumantes ("-La grèce est plus à gauche -Pas tant que je serai aux affaires étrangères...) des scènes hilarantes (Aéroport, Tamponnage à la chaîne par un fonctionnaire italien...), et des références historique bien amenées (Dépréciation du dollar, Sacco et Vanzetti) . Ajoutons à ça, puisqu'on est dans le positif, des acteurs irréprochables, quoique pas transcendants, ça manque tout de même un peu d'émotion (mais comme le film n'en manque pas, lui) . Ça c'est pour les 5 points.

Parce que voilà, face à un "certains l'aiment chaud" où les vannes et situations loufoques s'enchaînent sans interruptions, et surtout sans qu'on s'en lasse, ici deux problème se posent :
-D'abord on a le droit beaucoup de scènes neuneu, mollassonnes et sans intérêt aucun, et non ce n'est pas parce que je suis aigri, sérieusement, 10 minutes de baignade à poil, tout ça pour une paire de nibard et une paire de fesse, ça vaut pas le coup.
-Ensuite, et c'est le plus dommageable, beaucoup de gags sont ratés, ne font pas mouche, et traînent en longueur (et ce d'autant plus parce qu'ils sont ratés, mais je l'ai déjà dit). Notons par exemple qu'on voit venir le quiproquo dans la chambre à 200km, que les gags sur les italiens et l'opposition USA/Europe, s'ils font rire au début, finissent par n'avoir plus aucun intérêt ( une fois qu'on a vu deux fois qu'ils conduisaient comme des malades, et que du coup c'est drôle, çà sert à rien de remettre une scène)

Wilder fait du sentimental plus que de la comédie, et on le regrette d'autant plus dans les moments trop rares de franche rigolade. Comédie palote donc, jolie, jouée, drôle de temps en temps, mais qui manque franchement de rythme et échoue parfois lamentablement. A voir avec ses grands parents, à la limite, pour percevoir le côté un peu outrancier.
Bref, laissons le dernier mot au réalisateur :"la révélation aurait été beaucoup plus audacieuse et dramatique si le fils avait découvert que son défunt père passait ses vacances en Italie non pas parce qu'il avait une maîtresse mais parce qu'il était homosexuel. Alors, le film aurait été vraiment courageux. Tel quel, il est tout simplement trop pépère, trop sage, trop doux"

Tu crois pas si bien dire, Bachir.