Si on listait d'un côté les bons points d'Avatar, et de l'autre les mauvais, la seconde liste serait malheureusement la plus longue, et de loin...
Visuellement, on nous avait promis une belle claque, et claque il y a : les décors de Pandora sont féeriques, très esthétiques, ils laissent rêveurs. Cependant... est-ce qu'un film peut se permettre, parce qu'il est graphiquement superbe, de mettre un scène un scénario niais et des personnages bateau ?
En tout cas, c'est ce qu'Avatar fait, et pas qu'un peu... Les personnages sont tous sans exception de purs et simples clichés, chacune de leurs actions et réactions est totalement prévisible : nous avons le couple de héros, John Smith et Pocahontas ; le Grand Vilain, cafard quasi-increvable ; le lot de Gentils soutenant le héros... Bref, les personnages sont à l'image de l'histoire : vides.
Certains aspects auraient été intéressants à développer. Par exemple, le héros tombe amoureux d'une créature qui diffère énormément des femmes terriennes : voilà qui devrait être perturbant, mais non, pour lui c'est tout naturel. Tout comme le fait que malgré leur physique et leur culture fort différents, les preuves d'amour physiques et l'accouplement sont les mêmes que chez les terriens. Ah, que les choses sont bien faites !
Je dirais que la morale écolo achève un tableau déjà bien mièvre : morale déjà mille fois vue et revue, et un peu à vomir il faut le dire. Les indigènes sont idéalisés, parfaits, forts, braves et j'en passe, alors que chez les terriens il n'y a rien à sauver, excepté chez ceux qui oublient tout ce qui fait d'eux des terriens et se rangent aux côtés des indigènes. Un peu trop manichéen, tout ça !
Bref, Avatar est beau à voir, mais ça n'empêche pas l'ennui ; quand on est considéré comme un grand nom du cinéma, mettre en scène un scénario qu'un adolescent de treize ans aurait pu écrire, ça devrait être interdit.
Une coûteuse et vaste blague, en somme. Coûteuse et vaste mais particulièrement jolie, je l'accorde.