A mes yeux, Avatar est un patchwork réussi (mais pas toujours très digeste) de l’univers de Miyazaki, de Pocahontas, de film de guerre et de science-fiction/fantasy ... le tout profondément imprégné de la direction artistique du réalisateur d'Aliens, Abyss et Terminator 2. Tout ça, ça donne un univers riche mais pas toujours très cohérent ni très digeste.
Si la fable écologique et cette histoire d'amour à la Pocahontas sont très réussies, je suis beaucoup plus circonspect par tout le discours technoscientifique et de science-fiction du film. Voir des marines US débarquer sur une planète où les E.T ressemblent comme deux gouttes d'eau à des humains pour rendre crédible cette histoire d'amour entre une extraterrestre et un "avatar", c'est un peu trop gros et beaucoup trop facile. Le film souffre beaucoup de cette facilité d'écriture, ce qui donne un film divertissement mais au scénario franchement léger, linéaire et trop cousu de fil blanc. L'écriture des personnages elle aussi manque terriblement de profondeur, des personnages presque tous stéréotypés et manichéens. Avec Avatar il ne faut s'attendre à aucune surprise, tout est tellement prévisible.
Côté casting, Zoe Saldana est parfaite dans le rôle de Pocahontas, c'est de loin celle qui s'en sort le mieux avec Sigourney Weaver en scientifique bad ass ... mais moins convaincu par la Sigourney Weaver maîtresse d'école. Le reste du casting souffre encore une fois de l'écriture très caricaturale des personnages secondaires. Derrière Sigourney Weaver, le pompon revient à Stephen Langle et Giovanni Ribisi qui jouent respectivement le Colonel bas du front et l'homme d'affaire cupide, sans la moindre nuance.
Par contre là où le film est inattaquable, c'est bien sur l'aspect technique. James Cameron confirme une fois de plus si nécessaire, sa maestria sur le plan visuel, ainsi que son affection pour les femmes fortes en tête d'affiche. Ce n'est pas très original mais c'est divertissant. Il faut apprécier le film pour ce qu'il est, un film grand spectacle et un film "somme" de la carrière de James Cameron.