Commençons par ce que vous attendez le plus : Avatar est un film qui tient toutes ses promesses.
Maintenant que c'est dit, passons aux détails.
J'ai commencé à parler d'Avatar sur CloneWeb pendant l'été 2008. J'y évoquais déjà la révolution technique mise en marche par James Cameron. On peut effectivement parler de révolution. Technologiquement, Avatar est au top. Jamais des personnages virtuels, des décors en 3D et une ambiance complètement fausse n'ont paru si réelle à l'écran. Certains passages, notamment avec des animaux sont incroyables.
Quand vous regardez Star Wars ou Jurassic Park, vous savez que les dinosaures et autres créatures fantastiques sont fausses mais votre imagination fait le reste. Et elles deviennent vraies à l'écran parce que vous y croyez le temps d'un film.
Dans Avatar, vous n'avez pas besoin de cette imagination : les créatures sont vraies, tout simplement.
Il faut ajouter à cela le travail de design sur les machines et les personnages, la recherche scientifique poussée pour créer un monde cohérent avec sa faune et sa flore... Pour une fois que des humains ne peuvent pas respirer sur une planète inconnue ! James Cameron et son équipe arrivent à créer un univers qui semble si réel... Pandora existe vraiment pendant 2h40, sans qu'on ait besoin de s'en convaincre.
Mais ce n'est pas tout de créer un univers réaliste. Il fallait aussi qu'il y ait une ambiance particulière, un visuel marquant. Pandora est une planète jungle où foisonnent les couleurs, où les créatures volantes sont jaunes orangé, où la mousse s'éclaire sous les pas des Na'vis...
Enfin, tout cela a été « filmé » (ou du moins les plans ont été choisis) par un des plus grands réalisateurs de ces trente dernières années, utilisant des techniques jamais vues comme la motion capture sans caméra et projeté aux spectateurs en 3D.
Pandora est un paradis éblouissant de couleurs dans lequel vivent les Na'vis, des créatures à la peau bleue plus grandes que les humains et vivants dans un arbre géant.
Ces Na'vis sont les personnages les plus réalistes jamais montrés à l'écran. Oubliez Star Wars, oubliez les films sympathiques de Zemeckis et leur rendu bizarre. Là aussi, associant de bonnes trouvailles visuelles, un choix plus que judicieux de plans, une technologie en avance sur son temps, de véritables acteurs qui peuvent se lâcher dans leur manière de jouer et vous obtenez là-aussi une révolution visuelle. Je n'ai pas eu la sensation de voir un jeu vidéo, ni un dessin animé, ni même un truc un peu batard à mi-chemin entre ces différents médias.
J'ai vu un film dans lequel des créatures extra-terrestres prennent vie sous mes yeux, en relief, et sans que mon imagination se force à y croire.
Ajoutez encore à tous ces éléments l'excellent travail de James Horner (même si les spécialistes y trouveront des airs de Titanic) et vous aurez forcément envie de voyager.
Alors Avatar film parfait ? Révolution ? Capable de détrôner Titanic au box office ?
Le nouveau film de James Cameron souffre malheureusement d'un problème d'histoire.
Si vous avez vu les 15 minutes diffusées en salle fin août ou même simplement en voyant la bande annonce et que vous avez pensé à Danse avec les Loups par exemple, vous ne vous êtes pas trompés.
Avatar est une histoire de colonisation très classique, un peu facile, dans lequel un être humain va devenir -via un procédé technologique dont tous les aspects ne sont heureusement pas dévoilés dans le trailer- un Na'vi.
Malgré tous les efforts visuels, de réalisation, malgré l'excellente prestation du casting, on a quand même une grosse sensation de déjà-vu, à mi-chemin entre Le Dernier des Mohicans et Pocahontas transposés dans l'espace.
Certes, l'histoire est bien racontée, les personnages sont attachants, jamais manichéens et aucun passage n'est lourd ni indigeste, que ça soit coté « méchants militaires », coté « gentilles créatures bleues ». Même l'histoire entre Jake et Neytiri est intéressante. Et la dernière demi-heure est une énorme scène d'action d'anthologie montrant des plans impliquant des méchas jamais vus (il n'y a que très peu de scènes d'action avant le final, la plupart servant à l'histoire, aux épreuves de Jake chez les Na'vis. Seules ces dernières 30 minutes sont de l'action bourrinne) . Mais il n'empêche que je suis sorti de la salle avec un arrière-gout d'inachevé dans la bouche. Il manquait quelque chose.
La question est donc la suivante : peut-on pardonner à James Cameron d'avoir choisi une histoire facile, un peu déjà-vue, puisqu'il l'a magnifiquement mise en scène, révolutionnant au passage la 3D au cinéma. En ce qui me concerne, la réponse est oui. C'est bien trop beau pour ne pas aimer.
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