Alors qu' il existe une chance que les suites d'Avatar sortent avant que James Cameron finisse en maison de retraite, l'occasion nous est donné de revenir sur ce film "vieux" de 10 ans maintenant.
Avant tout, il faut s'accorder sur la version à évaluer et pour ma part, il n'y a plus que la version longue qui compte. En effet, les scènes supplémentaires sont loin d'être inutiles à divers égards et bonifient clairement le tout.
Le film est aujourd'hui peu critiqué et parfois presque vénéré. Ceci à l'heure ou les blockbusters servis récemment par Hollywood, nous ont parfois fait regretter Avatar.
Sauf que si nous n'avons, effectivement, eu que peu de films du même acabit d'Avatar, c'est plus en raison de la qualité intrinsèque du film de Cameron, qu'en raison d'une flemme des studios.
Alors bien sur, on continue d'entendre les énièmes reproches sur ce film, à savoir un scénario à la Pocahontas ou encore un antagoniste oubliable.
Ceci est partiellement vrai, mais tout de même Avatar est bien plus que cela.
D'abord, trouver un scénario tout à fait inédit n'est pas chose aisée et parfois l'originalité peut mener au pire. Mais surtout, si on retrouve quelques préceptes à la sauce Pocahontas, l'exécution par James Cameron est tout à fait remarquable. Je pense même qu'il "prolonge" ce scénario, puisqu'après tout, Pocahontas ne développe pas non plus tous les aspects de sa trame.
Ensuite, il n'y a pas que cela non plus dans l'histoire. Le film regorge d'un vrai plaidoyer environnemental (la course aux ressources, la vie et la nature) et interroge sur les croyances, le rapport aux anciens, le choix de sa patrie, et la vie en tant que phénomène biologique.C'est finalement aussi un film qui critique la modernité et qui montre, justement, que l'homme n'a pas évolué depuis l'époque de Pochaontas. A bien creuser on peut même trouver d'autres différents dilemmes: celui des scientifiques qui sont, malgré tout, financés par les exploitants, ou celle, tout à fait terrifiante, du chef de l'exploitation qui décide entre massacrer le peuple ou risquer une mauvaise com' pour sa boite.
Le film comporte donc des pistes de réflexions finalement assez riches. Le tout servi par une aventure haletante, des personnages attachants, bien incarnés à l'écran.
Avatar n'est donc pas une coquille vide, loin de là, mais il faut quant même saluer la forme. Même 10 ans après Pandora reste sublime à l'écran (surtout en UHD/4K) et peu de films (même plus récents) peuvent se vanter d'aussi bien vieillir. Une succession de fonds d'écrans, servie dans l'écrin d'un BO à la hauteur.
Après, il n'y a rien à dire sur le rythme, la cohérence du scénario, les dialogues...Cameron a veillé sur tout ces points.
Bref, par ce film , Cameron a mis les petits plats dans les grands. Autant j'ai cru couler avec son Titanic, autant je trouve que ce film invite le spectateur à s'élever.
Au delà des qualités sus-décrites, ce film a un "je ne ne sais quoi" en plus, qui n'est pas objectivable: le film instigue une véritable magie à l'écran.
Enfin, dans sa version longue, j'ai trouvé, finalement, l'antagoniste pas aussi faiblard qu'on ne le pense. Bien sur, ce n'est ni Dark Vador, Hannibal Lecter, le Joker ou Thanos, mais on est face à un militaire cohérent dans son parcours et savoureusement cruel.
Au final, face à un film, de mon point de vue, presque parfait, je n'ai qu'une question qui me taraude: pourquoi en faire une suite? Alors que le film se suffisait en lui-même???