Avatar par Mickaël Barbato
Avatar ! Le retour du roi Cameron sur les devants de la scène presque 15 ans après son très surestimé Titanic. Promesses d'action décomplexée, d'un univers ultra riche sorti de son esprit pendant 15 ans de gestation et surtout mise en avant d'une technologie... qui ne me convainc pas.
Sans pincettes, mes quelques mots vont être durs donc attention : si vous faîtes partie des fanboys aveugles comme on en voit énormément ces temps-ci, va falloir rester zen.
Passons sur l'histoire vite fait : les méchants hommes ont repéré une source d'on ne sait quoi qui leur remplirait bien les poches. Les Na'avis, autochtones de trois mètres à nez de chat qui auraient très bien pu servir de sujet lors du final horrible de Rec 1, ne sont donc que des faire valoir pour bien montrer l'ignominie des vilains humains tout juste bons à jeter leurs mégots sur les splendides fleurs de Pandora.
Superficiel, mal foutu que ce soit dans la trame qui ne réserve aucune, mais aucune surprises mais aussi techniquement. Quinze ans, quinze ans pour accoucher d'une fable écolo bobo super basique. Deux heures et demie de construction absente, d'évènements prévisibles à des kilomètres : pas de doute il s'agit d'un blockbuster quelconque. Alors passons à autre chose, ça m'énerve.
"Alala, ce que c'est beau on dirait des vrais humains". Qui n'a pas entendu cette phrase se détacher des bruits des pas des badauds se dirigeants vers la sortie ? "On dirait des vrais humains". "On dirait". C'est ça le futur du cinéma, des esquisses humaines retravaillées sur ordinateurs ? OK, on est dans un monde où la moindre photo d'une starlette dégueulasse se retrouve photoshopée, on vit dans une époque de la perfection au rabais, mais merde quoi ! Quel plaisir on peut prendre à regarder des corps soit-disant humains... sans aucune humanité. Les cheveux, l'éclairage sur la peau, tout pue le faux tellement c'est plus parfait que parfait. Il y a un côté très troisième reich dans cette technologie, cette volonté d'effacer le "défaut" de l'Homme pour présenter des pantins ne ressortant rien, aucune impression de vécu. Pire, maintenant on va retoucher un acteur pour le faire paraître paraplégique. Même plus besoin de performances d'acteurs ma bonne dame, tu viens afficher ton minois et les PC se chargent de tout. Berk.
Pareil, les mechas ont beaucoup moins de force, d'impressions de violence. La ferraille fait fake, les impacts au sol, l'amorce des coups, tout ce qui fait la force brute ne fait pas autant effet que ce qu'il montrait dans le final d'Aliens. Quand aux inter-action Na'avi-humains ça dénote au point de faire sortir du film.
Sinon, en se concentrant sur le seul spectacle, Cameron reste un excellent conteur et sa mise en scène de l'action reste effrayante de nervosité contrôlée. Le final, sorte de reflet inverse d'Aliens (encore lui, à croire qu'il s'agissait de son pic de créativité) est un petit sommet. Malheureusement, ce qui tisse ces séquences est d'une banalité dégoutante.
Oscar du ratage pour la capture du ptérodactyle énorme et rouge. Tellement aisée qu'on se demande comment aucun autochtone n'a pu le faire avant.
Alors le père Cameron, avant de nous sortir en grande pompe ton film-propagande pour sa technologie à la con en nous lançant ses "futurs du cinéma blablabla', si tu pouvais nous sortir une oeuvre basé sur un fond et non pas sur sa forme ce serait cool. Sérieux, 14 ans et des kilotonnes de "vous verrez j'ai construit un univers merveilleux" pour accoucher d'un truc aussi mièvre entre Pocahontas et le clip de Billie Jean (kikoo je marche et ça fait de la lumière) il y a de quoi avoir le bad.