Grand spectacle cinématographique, classique désormais du cinéma de science-fiction. C’est avant tout une belle histoire d’amour comme on les aime, humaine et spirituelle, bateau et déjà vue mille fois, avec une série de leçons subtiles de confession clairement bouddhiste, et un hommage à l’écologie, sans laquelle l’existence de tout est menacée, et pas seulement celle de la dérisoire espèce humaine.
La trame affective joue sur la relation construite entre une indigène et Romeo au pays de Juliette, ou bien Tarzan dans la tribu Nagazi, ou encore Danse avec les Loups chez les Cheyennes. La trame intellectuelle est constituée par la guerre contre les voraces industriels militarisés, qui veulent tout dévorer après avoir ruiné leur propre planète, « leur mère », encore une des illustrations de la philosophie bouddhiste.
Parmi celles-ci, incessantes dans le film, on retrouve, entre autres, le thème du corps réduit à un simple habillage interchangeable ; l’approche scientifique qui en déduit que l’univers forme un tout cohérent et harmonieux ; celui de Siddhârta reconnu et baptisé par la nature elle-même quand elle le couvre spontanément d’un manteau de bestioles ; la notion de vision, dans les nombreux « Je te vois » du film, qui signifie l’intégration empathique ; et la plus impressionnante, celui de la fusion spirituelle, en guise de prière, à égalité, en tant que nature vivante face à une autre nature vivante, et non en relation dualiste entre un dominant et un demandeur, tant avec les animaux qu’avec la représentation divine elle-même.