Nous revoilà, 13 ans et 250 millions de dollars (de budget) plus tard. 


Le bleu Na'vi s'accorde une nouvelle fois avec le velours écarlate des salles obscures et c'est équipés de nos lunettes 3D que nous nous pressons pour retrouver le grand, le vaillant Jake Sully.


D'aucuns auront longuement hésité entre une séance en 2D, 3D HFR, IMAX, Dolby Cinema, 4DX, ScreenX ou encore Onyx LED, mais, pour ma part j'ai choisi une séance "VOSTFR 3D HFR" quelques jours après la sortie, afin d'éviter la foule.


Je dois dire que l'expérience Avatar 2 est sans égale au cinéma. Jamais je n'avais vu de cinématique - ou cutscene pour les plus geeks d'entre nous - aussi bien réalisée. Car oui, Avatar 2 ressemble à un jeu vidéo où nous attendons, armés de patience, les mains crispées autour de la manette - ou du seau à popcorn - ce moment où nous devrons presser le bouton "X" ou "O" afin de faire réaliser à notre personnage une attaque fulgurante ou une esquive acrobatique. Tout nous rapporte à l'ambiance du jeu vidéo : les mouvements de caméras rapides qui se multiplient, les deux protagonistes principaux qui délaissent leurs armes à feu pour se combattre à mains nues, le décor en destruction et ses nombreuses caisses qui glissent en direction des combattants, et j'en passe.


Mais l'essentiel de ce nouvel opus est bien entendu centré sur l'EAU, sur le monde maritime et sur les habitants de Pandora évoluant au rythme des vagues. Nous avons dès lors l'occasion de nous promener un peu plus loin sur cette vaste planète, de quitter la forêt luxuriante, et de rejoindre le peuple des mers. Les Na'vis y sont ici plus bleus que le bleu de nos amis du premier opus. Ils vivent d'amour et de pêche, aiment la Nature, et la Nature le leur rend bien. Telle est la voie de l'eau. This is the way.

Outre un scénario que nous pourrons juger conventionnel et des rebondissement aussi plats qu'une mer d'huile, il faut noter le travail remarquable des équipes de James Cameron sur l'environnement aquatique, sur l'évolution des personnages dans cet espace, sur la richesse des décors sous-marins et le réalisme offert par les diverses méthodes de tournage ! Il est tout de même très agréable de voir un film offrir une telle place à l'eau et à ses profondeurs sans pour autant tomber dans le cliché des organismes, bioluminescents/fluo et à moitié irradiés, ou de tomber dans le reportage de Nat Geo.


Pour résumer mon avis, je mentionnerai trois points :


1) L'inconvénient des lunettes 3D qui dégradent fortement la luminosité des scènes et nuisent à l'appréciation des détails. La premier Avatar nous avait bouleversé par sa prouesse technologique, certes, mais aussi par ses couleurs ! Peut-être que la 2D résout cet inconvénient ?


2) Une absence de réelle intrigue, des problématiques et des résolutions beaucoup trop prévisibles. 

Qui aurait pu se douter dès la première minute du film que Mimi-Siku était le fils du colonel Quaritch ? Qui aurait pu se douter qu'il serait la seule once d'humanité restante au colonel et qui permettrait de sauver la famille bleue ? Qui a été surpris de le voir sauver son père"? 

En parlant du colonel, j'ai bien aimé le renouvellement de l'Avatar, qui n'est plus le simple pantin d'un corps en caisson mais qui peut devenir totalement autonome, réplique ultime d'un individu jusqu'au moment de la sauvegarde de sa personne. Les transhumanistes ont de quoi s'amuser.

Pour les problématiques liés à l'arrivée de la famille bleue chez le peuple des mers, nous regretterons le schéma d'insertion beaucoup trop utilisé au cinéma : rejet des frères et soeurs par la communauté des jeunes, incompréhension des adultes qui souhaitent une intégration à tout prix de leur progéniture, un des enfants est poussé à dépasser les limites du village et à se mettre en danger, retour au village et réconciliation car identification de caractères communs. En parallèle, le vilain petit canard de la famille se lié d'amitié avec un autre vilain petit canard et ensemble ils apportent une solution capable de défaire le grand méchant. Le pouvoir de l'amitié, ça marche à tous les coups !

Je demanderai également une minute de silence pour ce "pêcheur" de Tulkun qui, après avoir salement amoché une de ces baleines, se retrouve lui aussi dépourvu d'un bras et offre le seul moment presque violent du film. Preuve que la loi du Talion, même si c'est également "a son for a son", c'est également "an arm for an arm". Sa fé réfléchir.

3) L'aspect trop peu naturel des scènes hors de l'eau. Je l'ai déjà présenté plus haut en mentionnant l'aspect général du film qui s'approche trop d'une cinématique de jeu vidéo à mon sens. Est-ce en cela que je ne me suis pas attaché aux personnages, que je n'ai pas ressenti leurs émotions ? Je ne sais pas, je pense que l'ensemble des points présentés plus hauts y joue pour beaucoup.


Pour finir, j'imagine que Cameron a pris un malin plaisir à expérimenter de nouvelles technique de cinéma, à s'aventurer dans des espaces peu exploités sur grand écran. Malheureusement, je n'ai pas été embarqué dans l'aventure et les 3h de spectacle se sont faites sentir.


La saga Avatar est loin d'être finie. Trois autres films sont attendus d'ici 2028 et devraient nous  immerger davantage dans l'imaginaire de Pandora. 


Wait and see

Dafatguy
4
Écrit par

Créée

le 20 déc. 2022

Modifiée

le 20 déc. 2022

Critique lue 37 fois

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