Je dois d'emblée reconnaître une chose, ils sont rares les films et les réalisateurs susceptibles de me faire partir à 80 bornes de chez moi (160 avec le retour) et payer ma place plus de 20 euros juste pour m'offrir des conditions optimales de visionnage. Treize ans après Avatar qui m'avait déjà poussé vers une salle 3D à Paris avant qu'elles ne se démocratisent ensuite partout pour le meilleur et souvent pour le pire, j'ai cette fois ci opté pour l'IMAX 3D HFR, histoire d'offrir à cet Avatar 2 La Voie De l'Eau le plus beau des écrins possibles, le seul possible. Et avant même de commencer cet avis critique il faut saluer à quel point James Cameron fait une nouvelle fois honneur à l'aspect unique et irremplaçable d'une projection cinématographique en remettant le cinéma au cœur du cinéma. En sortant de la salle une des premières réflexion que je me suis faites c'est que JAMAIS je ne reverrai Avatar 2 La Voie de L'Eau comme aujourd'hui et c'est un sentiment aussi frustrant que magnifique que de remettre le cinéma dans cette dimension de divertissement pleinement et uniquement vivant en salles, surtout à l'heure ou l'on s'est tous un peu trop avachis dans nos fauteuils et devant nos grands écrans 4K. Redonner le plaisir du cinéma en salle, offrir une véritable opportunité de pénétrer dans un autre monde jusqu'à s'y perdre, vous en rêviez ?? James Cameron l'a fait encore une fois.

Retour donc sur Pandora ou Jake Sully et Neytiri ont fondés une famille avec quatre enfants. Les hommes ont fait leur retour sur Pandora et Jake est devenu le chef de la rébellion des Na'vi. Lorsque l'esprit vengeur et guerrier du colonel Miles revient sous la forme d'un avatar afin de traquer Jake et l'éliminer, le guerrier fait place au père de famille qui décide afin de protéger son peuple et les siens de se retirer et se cacher auprès des Metkayina le peuple de la mer vivant dans les récifs et les îles de Pandora.

La plupart des critiques négatives que j'ai eu l'occasion de survoler pointent du majeur la faiblesse du scénario et de l'écriture du film et c'est un point auquel je souscris partiellement même si il ne m'a pas dérangé outre mesure. Je reviendrais un peu plus loin sur ce que raconte Avatar 2 La Voie de L'Eau mais je voulais juste d'emblée préciser pour celles et ceux qui admirent la forme et torpillent le fond que la création d'un univers imaginaire tangible est tout autant un travail d'écriture que de mise en scène et d'images, si tu crois à ces créatures bleus de deux mètres cinquante ce n'est pas uniquement parce que tu les voit c'est aussi parce qu’elles ont été pensées et écrites de manières cohérente et il en est de même pour tout le film. Tout ce qui est visuellement présent à l'écran et le fruit de l'écriture, pas celui du hasard. Mais parlons pour commencer par ce qui divise le moins avec l'aspect technique et visuel de cet Avatar 2. A moins d'être absolument allergique à la 3D et à l'idée même que le cinéma puisse être un pur et simple objet de distraction il me semble difficile de ne pas succomber à l'extraordinaire beauté graphique du film et à cette profonde sensation d'immersion. Les images sensationnelles et les morceaux de bravoures se succèdent à l'écran et James Cameron met à l'amende dix ans de blockbusters qui d'un coup nous sembleront bien plus fadasses que jamais. Mais plus encore que ces monstrueuses séquences d'actions dans lesquelles la caméra de Cameron virevolte au cœur du fracas de feu, d'eau et de métal, ce sont toutes les scènes plus contemplatives et poétiques qui m'ont définitivement fait accrocher à cet univers aquatique. Ces espèces de méduses qui viennent se coller sur le dos de Kiri pour l'aider à respirer et qui lui donne d'un coup l'apparence d'un ange aquatique, je trouve ça d'une beauté et d'une poésie absolument magnifique. Une nouvelle fois je trouve particulièrement grisant de me retrouver non pas à regarder mais à vivre dans Pandora et à m'émerveiller comme un gamin de créatures et d’environnements nouveaux et fantastiques. Parce que c'est aussi à ça que sert le cinéma, à poser son gros cul dans un multiplex froid un matin gris d'hiver et se retrouver soudainement à sourire comme un gamin en voyant des poissons lumineux, des baleines imaginaires et des paysages incroyables.

Concernant le scenario et l'histoire globale du film il est effectivement difficile de ne pas noter une relative faiblesse des enjeux, une simplicité des arcs narratifs et surtout un sentiment de redites et de manque d'originalité. Mais voilà, quand tu compense tout ça par une telle générosité et une telle virtuosité dans ta mise en scène ça permet de largement faire passer la pilule. Et puis faire simple ce n'est pas forcément faire bête ou stupide, tout comme dans le premier Avatar j'ai la sensation que James Cameron se place dans un désir de conteur avec beaucoup d’humanisme et d'universalité, ce qui passe par ce besoin de parler peut être pas à tous , mais aux plus grand monde. Alors oui, si on choisit une posture cynique et aigri on pourra démolir le film sur le manichéisme de son antagonisme gentils Na'vi et méchants humains, on pourra se gausser des belles valeurs familiales et paternalistes que vante le film, on pourra rire de ses aspects bobos new-age écolo et vomir de son message angélique en faveur de l’accueil bienveillant des réfugiés ; mais James Cameron choisit la fable et le divertissement comme unique discours et il parvient ainsi sans revendications ni démagogie facile à concerner le plus grand monde sur des enjeux majeures de NOTRE avenir à tous et juste en nous faisant kiffer un bon film. Le film ne donne pas de leçons il donne simplement à rêver. Peut être que Avatar 2 est parfois trop caricatural, qu'il lui manque un peu de nuance ce qui était le cas dans le premier films avec notamment les scientifiques qui accompagnaient les soldats et donnaient aux humains un visage plus diversifié mais faut il encore prendre le temps de nuancer quand l'heure est à la survie ? Les personnages sont simples mais cohérent et plutôt bien écrits dans leurs caractérisations et puis si ils étaient aussi artificielles et fonctionnels que ça je n'aurai sans doute pas eu la larmichette à l’œil quand il sera question d'en quitter un. Personnellement le seul personnage auquel je n'accroche pas du tout reste Spider que je trouve sans grand intérêt pour le moment , en revanche et quand bien même elles seraient là pour séduire un public adolescent et féminin j'adore le personnage de Kiri et Touk que je trouve trop choupinette. Et puis franchement moi qui me tape des séries Z à longueur d'années je ne vais pas faire la fine bouche sur la soit disant simplicité d'écriture d'un film qui m'embarque pendant trois heures à sourire béatement de bonheur, à frisonner, à m'exalter et à chialer tellement c'est beau.

Maintenant les enjeux pour Avatar 3 sont colossaux car techniquement il ne devrait pas y avoir de grosses nouveautés par rapport à ce second volet et donc moins d'effets whaouuuu , parce que il va falloir tout de même un peu booster les enjeux et ne pas simplement encore et toujours nous faire revenir le colonel Miles comme gros méchants. Je fais pleinement confiance à Cameron pour une nouvelle fois nous en mettre plein la vue, mais maintenant il va aussi falloir nous raconter un peu autre chose.

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le 28 déc. 2022

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Freddy K

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