épisode filler
Je suis, moi aussi, allé communier à la grand-messe du cinéma et je me dis que c'est pas possible... Il faut interdire James Cameron d'approcher de près ou de loin d'un outil scripteur (quel qu'il...
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le 20 déc. 2022
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Je suis allé voir ce film sans être particulièrement attaché à cette saga et je n'en attendais pas grand chose. On m'avait dit que le scénario pouvait tenir sur un post-it mais que cela valait la peine d'aller le voir pour l'expérience.
Clairement, du côté technique, ce fut assez incroyable. Constamment, durant le film, on se demande qu'est-ce qui est du domaine du réel et qu'est-ce qui est du domaine des effets spéciaux, la barrière est si fine et si bien réalisée que on n'a jamais réellement une réponse à cette question.
Une fois cela dit, en réalité, on a déjà tout dit car ce film sonne profondément creux sur tous les autres aspects.
Toutes les petites ficelles scénaristiques sont si grosses que l'on a constamment l'impression d'être pris pour un idiot. Exemple : quand le gamin se fait inviter pour aller à la pêche, on comprend de suite que c'est un piège mais le film se sent obligé de l'appuyer comme s'il fallait vraiment être observateur pour l'avoir compris.
"Oh, tu viens de me casser la figure mais maintenant je te considère comme un frère ! Allons pêcher !"
"Oh, tu peux pas venir ! Quel dommage !"
"Plonge en premier, on te regarde"
Avec à chaque fois, des petits regards entre les personnages si vraiment vous n'aviez pas compris ce qui allait se passer.
Au passage, je pense que James Cameron a un réel problème avec la parentalité et/ou la paternité car le père se comporte vraiment comme un cliché du père des années 70 : menaces physiques, dramatisation de tous les événements ("Tu fais honte à la famille"), préférences entre les enfants (tellement marquée que ça en devient pathétique - il se fait sauver par son fils mais il est déçu quand il remarque que ce n'est pas celui qu'il espérait...). Ca m'a vraiment fait penser à ce modèle de paternalité qui a si souvent été vendue par Hollywood où le père est absent mais répète en boucle à quel point sa famille est importante pour au final ne montrer aucun amour réel ("Ton père te dit qu'il veut te casser la gueule mais c'est parce qu'il a eu peur pour toi, dans le fond, il t'aime"). Tellement dépassé et risible.
J'en rajouterai pas non plus des tonnes sur les incohérences ridicules comme les dialogues entre le fils et la baleine. Quand ils se parlent la première fois, il a un niveau A1 en baleine et lui dit qu'il ne comprend presque rien. Et la fois d'après, il est littérallement bilingue et lui pose une question très complexe sur la raison de son bannissement.
La liste est longue. Je n'ai aucun problème avec les films dont le scénario tient sur un post-it. Je suis un grand fan de Jurassic Park et on pourrait aussi en dire la même chose. Le manque de complexité d'un film n'est pas un problème en soi.
Non, le souci avec ce film, c'est qu'il est dans la caricature extrême de ses personnages, comme s'il voulait être sûr que tout le monde puisse voir toutes les ficelles. Je n'ai pas parlé des méchants mais c'est tellement manichéen que c'est à en pleurer.
Sensation bizarre en sortie de séance : l'impression d'avoir contempler un magnifique océan de vide.
Créée
le 30 déc. 2022
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