Endgame of stones
Il s'installe en ce mois d’avril une ambiance fin de règne sur la planète pop qui a paradoxalement de quoi réjouir. J’aime voir les compteurs s’affoler et un certain nombre de générations bruisser...
le 28 avr. 2019
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Bon, je ne vais pas le répéter à chaque fois : les films du MCU ça ne s'apprécie pas comme un film, mais comme une série au cinéma. Et si j'avais qualifié The Avengers d'épisode de "fin de saison" on est ici sur de l'épisode de fin de série.
D'ailleurs, ça risque de spoiler dans cette critique, donc ne venez pas vous plaindre.
Clairement : si vous êtes dans la salle c'est que vous avez vu 80 à 100% des films du MCU, que vous avez vu Infinity War, que cela fait un an que vous êtes sur le cul devant le cliffhanger de l'an dernier et que vous voulez en avoir pour votre argent avec une résolution satisfaisante, de l'epicness et un combat contre Thanos. Le tout avec une couche de running-gags, de gags mythologiques et de one-liner.
Et le film te donne tout ça, tout en prenant habilement le contre-pied de nos attentes....
.... en liquidant Thanos au bout d'à peine 20 minutes. Sans qu'Antman ne rentre à un seul moment dans son cul.
... et en proposant quelque chose de bien plus intimiste, où les derniers Avengers tentent de reconstruire leur vie. En ce sens, l'angle était plutôt bien pris : si le dernier film balançait des super-héros en pagaille avec une dizaine de personnages tentant d'avoir leurs 10 minutes d'intrigues, ici il se recentre sur les Avengers de la première génération (ceux du film de 2012) accompagnés de Rocket, Nebula et Scott Lang (et brièvement de Captain Marvel.) Ils doivent faire avec le monde d'après et l'on voit chacun de manière bien plus intime. D'ailleurs c'est intéressant de voir que celui qui débloque la situation est un personnage apparu à la toute fin de la phase 2.
Après, tous les arcs ne sont pas super abordés sur le même pied : Tony Stark, Captain America, Hawkeye et Natacha Romanov ont le droit à une évolution hyper sympathique et qui concluent bien leurs aventures (on reprend même les meilleures idées d'Age of Ultron.) Nebula et Antman ont droit aussi à leur évolution logique en arrière plan.
Par contre, Thor est relégué au comique de service : c'est très rigolo et Chris Hemsworth est super doué pour la comédie, mais ça fait un peu chier quand on voit l'évolution du personnage à la fin du 3 (ou le potentiel de l'univers au début du 1.) Idem pour Hulk qui avait le droit à un arc super intéressant dans Infinity War dans lequel Hulk refusait de revenir laissant Bruce désemparé... qui est balayé de la main afin de faire apparaitre le "professeur Hulk."
Et c'est la même chose pour la fin :
on sent que les frères Russo étaient très concentrés par certains aspect de leur univers et peu inspirés pour les franchises qui ne sont pas les leurs. Si Rocket a droit à un rôle secondaire positif, Peter Quill passe pour un abruti du début à la fin des films. D'ailleurs, l'un des moteurs du personnage dans les deux premiers films était sa nostalgie pour la Terre.... ici, il ne fait à aucun moment mention du fait que "ho, putain, je suis revenu sur Terre ! VITE FAISONS UNE MIXTAPE !" Et j'en oublie plein dont l'intrigue a dû être rushée.
Le film se découpe en trois phases très distinctes :
La vie après Infinity War / Les voyages dans le temps afin de retrouver les pierres (et dont la quête est un peu le miroir de celle effectuée par Thanos) / La baston finale.
Alors, j'étais super content parce que l'histoire des voyages temporels décident d'abandonner l'habituel tarte à la crème du "changer le passé peu avoir des conséquences sur le présent" mais offre la théorie des lignes parallèles, que jusqu'ici seul Dragon Ball avait exploré. Ici, lorsque tu voyage dans le temps, tu voyage dans un monde parallèle et les changements que tu va faire dans le temps ne concernera que les gens de la ligne temporelle en question. C'est plutôt intéressant, ça permet des gags où ils altèrent le passé sans vergogne, et ça permet de trancher avec une question de Rhodes ("et si on butait Thanos lorsqu'il était enfant") en plus de placer des références geeks.
Sauf que c'est gaché par le voyage de Captain America à la toute fin. Au point que j'ai été m'inventer une justification dans ma tête afin de justifier ça. (En fait, il est revenu dans sa time-line d'origine pour finir sa vie...)
Du reste, là encore chaque intrigue de ligne temporelle semble limite avoir été filmée par un réalisateur différent, tant on passe d'une intrigue comique à une intrigue sensible à une intrigue de sf, etc... Elles sont assez inégales, hélas.
Et puis, il y a cette scène de fin :
le truc qu'on était venu voir et qui ressemble à ces doubles-pages à la fin des arcs de cross-over de super-héros quand des dizaines et des dizaines et des dizaines de personnages aux pouvoir variés (et parfois cheatés) se mettent ensemble pour se foutre sur la gueule contre le méchant. J'ai pris mon pied. C'était du "ho, y a machin" "ho c'est truc" et ça sort des tas de gags mythologiques ou des combinaisons de super-pouvoirs hyper balaises. Et des clins d'oeils infinis aux bds.
Alors, certes, on peut pinailler pour une séquence "girl power" un peu cheap. Venant d'une équipe qui a remisé la plupart des super-héroïne en arrière plan et n'a qu'un seul film avec une protagoniste femme sur 22, c'était un peu faux-cul. Après, j'ai bien aimé qu'ils aient gérés Captain Marvel pour en faire une sorte de semi deus ex-machinae, ce qui est à peut-près assez raccord avec la débauche de pouvoir qu'elle déchainait à la fin de son film.
Mais surtout, ce qui m'a plus mis sur le cul, c'est pas tant la scène en elle même que le nombre HALLUCINANT d'acteurs bankable à la seconde de pellicule. Dans le premier Avengers, je disais que ce qui était frustrant, c'est qu'on ne pouvait pas voir certains personnages d'autres films (comme Nathalie Portman jouant la copine de Thor) parce qu'ils étaient joués par des acteurs trop célèbre pour qu'ils puissent jouer un caméo. Et bien le film m'a donné tort.
Le casting est la plus grande force de ce MCU car on a complètement oublié à quel point certains acteurs étaient difficile à avoir (emploi du temps chargé, cachet élevé, etc...) et cultes. Rien que pour la cohérence de leur univers, ils sont allés ressortir Robert Redfort de sa retraite pour un petit caméo, même pas essentiel pour l'histoire, mais ça permettait de l'ajouter aux réjouissances.
Sur la fin du film, un plan fait même figurer mine de rien : Chris Hemsworth, Chris Evans, Gwyneth Paltrow, Paul Rudd, Benedict Cumberbatch, Michelle Pfieffer, Michael Douglas, Samuel Jackson et le-mec-qui-va-se-faire-bacher-pour-avoir-tourné-le-roi-lion-en-CGI. (Et je dois en oublier.) Et ça fait sourciller à peine les spectateurs alors que PU-TAIN, on est sur des cachets hollywoodien énormes et des stars de cinéma avec une liste de films longues comme le bras. Et le plan est bien plus là pour la cohérence de l'univers et n'importe quel réalisateur se serait dit "ho, y a moyen d'économiser ça, on a qu'à dire que le personnage était en vacances à ce moment là." Bien joué.
Bref, malgré quelques défauts, des erreurs ou des renoncements de continuités .... dans l'ensemble, ça valait le coup et ça aurait TELLEMENT pu être casse-gueule (à l'image des films D.C.) que je ne suis qu'admiratif. Le film est chouette et vaut vraiment toute la hype qu'il a autour de lui. Tant pis pour les rageux.
ET BON COURAGE POUR FAIRE UN PROCHAIN ARC SCÉNARISTIQUE AUSSI PRENANT QUE CELUI LA !!
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Créée
le 29 avr. 2019
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