Sans doute un des survivals les moins passionnants que j'aie pu voir... Un des derniers films de William A. Wellman, qui manifestement tient encore bien la baraque en termes de mise en scène et de direction d'acteur, mais qui souffre d'un vrai scénario de manière assez cruelle. Le charme de "Island in the Sky" est dans l'ensemble très suranné : c'est vraiment l'histoire d'une bande de gars, accessoirement aviateurs et assimilés, qui se retrouvent piégés quelque part dans les immenses territoires québécois congelés du grand nord canadien après une avarie les ayant contraints à atterrir en urgence.
On est vraiment dans le versant des années 50 qui n'a pas extrêmement bien vieilli. Tout n'est pas à jeter, c'est simple, c'est propre, mais clairement les enjeux ne sont pas à l'apogée du cinéma mondial, disons. Le film distingue très rapidement deux groupes d'hommes : d'un côté, les 5 hommes abandonnés dans le froid qui doivent rester en vie dans des conditions qu'on imagine très difficile, et de l'autre côté, le service de secours qui organise les recherches. La dynamique entre les deux et à l'intérieur de chacun des deux est vraiment maladroite, alternant entre séquences dramatiques et séquences comiques (ou censées l'être, en tous cas), la mayonnaise ne prend pas du tout. Pourtant l'environnement aurait pu laisser émerger un récit de survie plus prenant, avec ces quelques gars paumés au milieu de nulle-part... Mais franchement il n'y a rien de follement aguichant là-dedans, la désolation des conditions et l'angoisse montante ne sont pas rendues de manière particulièrement intelligibles.
Et au milieu, il y a John Wayne, le vétéran de la WWII entouré de ses potes, dans un rôle qu'il tient avec une étonnante sobriété. C'est le relais de Wellman (et du scénariste adaptant son bouquin) pour proférer une partie du discours un peu bateau sur la solidarité, le courage, et blablabla. Un contenu somme toute très banal malgré les conditions extraordinaires, qui ne parvient pas à tirer la sève de son potentiel dramatique. Pourtant, je suis sûr qu'il aurait été possible de rendre plus émouvant et stressant cette histoire d'accident, de transformation de moulin à café en alimentation électrique pour radio cassée, loin des clichés un peu fades.