Passer son 20eme printemps dans la merde.

"Fout pas ton pied dans cette merde, c'est un vrai histoire de fou. Fout pas ton pied dans cette merde ou bien t'y passeras jusqu'au cou"
Guerre d'Algérie. Il est vrai qu'on parle au cinéma depuis quelques temps de cette chienne de guerre. Mais c'est oublier sans doute l'existence de réalisateurs qui avaient des couilles et qui tournait avec les bombes pas loin de leurs têtes.
Petit rappel: R. Vautier est (était? l'année dernière il était encore en vie mais n'en avait pas pour bien longtemps) engagé. C'est comme ça c'est un homme qui film les horreurs pour qu'on ne puisse pas les cacher plus tard. Bien qu'on ait tenté d'étouffer ses films, il subsiste des copies par-ci par-là.
Bref, recentrons-nous.
Avoir 20 ans dans les Aurès parle d'appelés Bretons, pacifiste à la base, qui sont plongés dans une merde qu'on peine encore à assumer pleinement.Le truc c'est qu'ils pètent un boulons les gars, ils craquent et ça se comprend. Il y a la chaleur, les massacres, les pertes de potes... cette guerre qu'ils ne comprennent même pas. Et puis voilà, il faut se battre contre le FLN, mais y a un qui veut pas. Il supporte plus de voir ses cadavres pas plus coupables que le cadavre de ses potes. Il s'enfuit avec, il déserte. Il devient traitre, mais qu'importe. Il veut aider, il apporte pas tout ce qu'il voudrait. C'est un film fait par des amis, ce ne sont pas des acteurs et on le leur pardonne aisément.
Je sais pas si c'est le fait d'avoir vu se film sur grand écran, mais je ne peux pas être objective. Ce film est un film humain avant tout. Il montre l'atrocité de la guerre d'Algérie, l'implication de français dans ce bain de sang, ces massacres, et ce en 1972, bien avant Hors la Loi.
Donc, si cinématographiquement parlant il n'est pas vraiment un chef d'oeuvre, humainement (et c'est un point non négligeable) c'est vraiment pas de la merde.