Conte du Tati russe
À l'aune de cet unique film vu pour l'instant, il est extrêmement tentant de voir en le cinéaste géorgien Otar Iosseliani une sorte de Tati de l'époque soviétique. À creuser, mais on peut d'ores et...
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le 15 avr. 2020
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Un jeune couple, amoureux et sautillant, se promène dans les rues. Main dans la main ils vont à leur rythme tandis que la ville (réveillée au son des instruments) grouille d'ouvriers se ruant dans les ruelles. Après la masse d'ouvriers (habillés de blanc), une horde d'hommes en noir envahit les rues, ils transportent avec eux d'innombrables meubles (bureaux, chaises, fauteuils, tables). Le flot d'hommes en noir interrompt sans cesse les jeunes amoureux quand ils veulent s'embrasser [première dispute].
Après s'être retrouvés et ressourcés à la campagne, ils emménagent ensemble dans un appartement. Ils voient arrivés dans cet immeuble moderne des dizaines de voisins avec la même frénésie pour l'équipement ménager.
Peu après l'emménagement, le jeune couple est interrompu dans sa sérénité par un voisin. Petit et bossu il les incite à regarder par le trou de la serrure de l'appartement d'à côté. Après avoir observé le faste matériel de leurs voisins, les amoureux rentrent dans leur appartement, troublés. Quelques secondes plus tard, l'homme bossu revient et dépose discrètement un fauteuil dans leur appartement. Ce fauteuil est une apparition, le couple se blottit contre lui, l'admire et le caresse.
Quelques temps plus tard, l'homme bossu revient et leur donne un cadenas et des clés. C'est le début de l'enfermement. Le film retrace alors le processus qui mène le couple à se cloisonner, consommer et se consumer. Otar Iosseliani déclare à propos de ce film : "je reconnais aujourd’hui des jeunes gens, mes camarades, tels qu’ils étaient à cette époque, lorsque tous nous avions une peur bleue de devenir des bourgeois soviétiques, esclaves du bien-être matériel" (livret de présentation du coffret DVD édité en Russie)
Créée
le 11 mai 2020
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