Ayi...disponible depuis peu sur la plate-forme Arte.fr...réalisé en 2021 par deux françaises...mais se déroulant au sein d'une rue étriquée d'un quartier populaire de Shanghai...
C'est un film documentaire....oui mais...
C'est surtout une démarche artistique...aux visuels élégants et raffinés...une image claire et obscure...alimenté par la lumière artificiel propre aux mégalopoles d'Asie et la lumière naturelle issue des flammes de la cuisine au Wok...une focale longue...mettant autant l'emphase sur Ayi...son visage...ses mouvements...ses ressentis...ses émotions...que sur sa tâche...son art culinaire...ses nouilles de riz sautés...et toute la technicité qui lui est propre...une musique électro légère et à-propos...n'écrasant jamais les paroles...les échanges verbaux...les sonorités environnementales essentiels pour l'immersion...mettant en évidence l'évolution urbaine de cette cité...et la dichotomie qu'elle induit...et une troublante plongée dans un microcosme en voie de disparition...
C'est une démarche narrative...non-documenté...non-conventionnel...préférant l'usuel...le quotidien...les tranches de vies...avec ces hauts et ces bas...ces combines...ces avaries...sans réelle ligne directrice...racontant peu et en disant beaucoup à la fois...autour de thèmes tels que...la place de la femme au sein de la société chinoise...la précarité au milieu de cette Chine contemporaine...le commerce de rue à la fois toléré et réprimandé...la solidarité propre à ces petits ouvriers de l'ombre...la corruption des forces de l'ordre...la volonté du parti de moderniser ce pays au dépend de ses traditions...la politique visant une Chine idéale mais totalement déshumanisée...l'illusion de la vie citadine vis à vis de la ruralité...l'usure du quotidien et du travail...l'incapacité à lutter contre un état totalitaire...la machine de propagande mise en place...l'espoir de meilleur lendemain...mais surtout la fin d'un mode de vie ancestrale pour un nouveau plus moderne mais moins réjouissant...fort...subtile...touchant...le tout dans un écrin de 1h...qui s'écoute autant qu'il se regarde et que l'on aurait aimer sentir...mais à mater à coup sûr....