L’innommable purge qu'était Les Trolls n'était même pas encore sortit que Dreamworks Animation nous montrait déjà qu'il ne s'arrêterait pas dans sa descente vers la médiocrité en nous montrant l'affiche de son prochain long-métrage: The Boss Baby, qui laissait déjà prévoir en une seule image à quoi nous allions avoir affaire, à une de leurs énièmes comédies infantilisantes et idiotes tant le studio nous a maintenant habitué à privilégier à la chaîne ce genre de film fait sans aucun effort pour rapporter de l'argent facilement depuis 2014 avec Les Pingouins de Madagascar, En route! et enfin Les Trolls malgré Kung Fu Panda 3 sorti juste avant. Et puisque Captain Underpants qui n'est pas encore sorti cette année adopte la même formule d'après sa bande-annonce, ça signifie que l'on doit maintenant subir 3 bouses pour avoir 1 bon film de ce studio (et encore, Larrikins vient tout juste d'être annulé et Dragons 3 semble en train de subir une véritable persécution. Quant à Shadows qui a été confié à Edgar Wright, et ben, le cinéaste Anglais ne semble pas pressé de s'en occuper).
Les personnes souhaitant que Dreamworks subissent enfin un recadrage sont déjà frustrés qu'il ait du succès, mais ils le seront encore plus en sachant comment Baby Boss l'a eu. Rien ne laissait présager que le film rembourserait son budget, il n'y avait aucune promo, les hits comme Ghost in the Shell et le remake de La Belle et la Bête étaient présents pour faire concurrence, et cette fois les critiques ne se sont pas laissés achetés comme avec Les Trolls. Tout laissait enfin croire qu'une de leurs comédies ferait un bide et que Dreamworks revoit enfin sa stratégie commerciale pour abandonner leurs escroqueries sur le dos des familles en leurs vendant des gags modernes, des chansons populaires et des personnages mignons.
Mais à peine une semaine avant la sortie, coup de théâtre! La promo de Baby Boss prend un coup d'accélérateur inattendu et devient omniprésente tel un véritable blitzkrieg. Cela a malheureusement suffit pour voiler la face du public et lui faire croire que peut-être, il s'agissait d'un film à faire regarder aux enfants. Résultat, encore un succès non mérité, et c'est mal parti pour changer.
Non mérité car oui, il est totalement inutile que je parle du film en lui-même tant il n'y a rien qui différencie ce nouveau produit que ce qu'ils nous ont déjà donné. En fait si, Dreamworks nous a tellement gavé de cette formule en deux ans qu'elle nous fatigue plus que jamais. Le peu de sensation qu'offrait leurs précédentes comédies n'est pas présente tant on sait déjà ce qui nous attends. C'est vraiment aberrant de voir ce film faire autant d'entrées tant l'arnaque se voyait venir à des kilomètres.
L'arnaque était déjà présent avec le concept de base qui reprend la morale déjà vu mille fois dans n'importe quel dessin-animé, celui du gamin qui craint de se faire remplacer par le nouveau venu. L'ennui est que le film mise la carte du what the fuck total en nous laissant cependant croire que tout sort de l'imagination du jeune Tim. Ce qui aurait pu excuser un tel déluge de stupidités (ces parents mon Dieu!) ne tiendra pas deux minutes puisque Tom McGrath mettra autant de temps à le saboter et ne laissera aucun doute sur l'existence de ce "boss" et que tout l'avalanche de trucs farfelus qui se passe devant nous comme Baby Corp et tout ce qui avec est bel et bien réel. Le concept ne tient d'ailleurs pas la route avec lui-même tant il n'arrête pas de se contredire au gré de ce que demande le scénario et les gags puérils. Pour tenter de nous faire gober autant de crétineries, soit le scénariste nous prend effectivement pour des bébés, soit il a écrit le scénario avec le cul (ce qui expliquerait la surabondance de gags fesses qui dépasse largement la moyenne dans les derniers Dreamworks).
Sans parler de l'enjeu et de la morale du film qui, non contents d'êtres inutiles, en viennent à êtres dangereux à être enseigné à des enfants.
Pour quelle raison l'idée que les chiots puissent prendre la place des bébés dans le monde en monopolisant tout l'amour des adultes est risible dans un tel film? Et bien...
1/ Parce que c'est impossible (ce que le film dément complètement, dangereux vous dit).
2/ Parce qu'il est malsain de suggérer la possibilité que les enfants puissent être remplacés par quoi que ce soit, surtout si c'est pour donner une morale aussi simplement expliqué que "Il y a de l'amour pour tout le monde". Morale totalement inutile car les enfants assimilent eux-même le concept d'amour et de partage, pas la peine de leur faire subir 1h30 de ce film pour le leur montrer.
Pour une morale inutile, il faut ingurgiter dix tonnes d'inepties. Ce film n'est pas seulement honteux, il est littéralement nocif sous toutes ses formes. Il est à éloigner des enfants de toute urgence.
Les deux seules véritables qualités que l'on peut accorder à Baby Boss en fait, c'est de ne pas être aussi abominable à regarder que Les Trolls et aussi le mérite de ne pas se terminer sur une danse finale. Quoique les dix dernières minutes sont tout autant risibles car Dreamworks mise plus que jamais sur la carte du mignon pour nous amadouer, ils forcent à fond les moments touchants et guimauves pour ne pas nous laisser le détester à sa juste valeur en sortant du visionnage, mais nous ne sommes pas idiots pour nous laisser embobiner par des pratiques aussi honteuses.
Le véritable problème derrière cette énième manipulation de ce studio, c'est qu'il a maintenant compris qu'il n'a plus besoin de faire ses preuves comme à ses débuts et qu'il lui suffit de faire de la promotion intensive, même en retard, pour faire croire au public qu'un de leur pire film est un événement à voir absolument même si ce dernier est identique à leures dernières mauvaises productions pour réussir à faire des bénéfices. Même plus la peine de se fatiguer à faire des films ambitieux comme Kung Fu Panda ou Dragons, le public est prêt à consommer la moindre merde du moment qu'elle est surmédiatisée.
Baby Boss n'est pas le pire Dreamworks, mais il est une nouvelle preuve sur tout ce tas d'éléments accablants prouvant que Dreamworks Animation est un studio à boycotter quand ils sortent des comédies crétines aussi évidentes. Dans leur line-up, seul Dragons 3 est réellement une bonne idée, quant à la fausse bonne idée qu'est Shrek 5, bah je ne dirai qu'une chose: c'est le scénariste de Baby Boss qui est en charge de son scénario. Nous sommes prévenus.