Mise à l'honneur.

Nous le tenons.

N'en déplaise aux gueux, deux-neuronneux ou simples ignorants, il s'agit bien ici, non seulement d'un très bon film, mais aussi du meilleur film de la saga Baby Cart (Parce que dire tout le temps "Loup Solitaire à l'Enfant gnagnagna ça soûle à la fin hein....).

Dans aucun autre film de la saga vous ne verrez l'Honneur, notion d'une importance capitale dans la société japonaise et longuement effleuré dans cette "série" géré et "raconté" avec autant d'intelligence qu'ici.

On oublie le clan Yagyû (même si il fait aussi parti du complot), pour laisser la bête se laisser instrumentaliser, lui le moins qu'un Eta, par un clan pour mettre fin à une entorse du protocole par le chef du clan en question. Assurés de mourir, cinq membres du clan Kuroda le défient tour à tour pour lui délivrer le fin mot de la mission.

Les hommes du clan prennent ainsi le relais, se faisant tuer afin de donner l'illusion de protéger leur clan mais le protégeant ainsi de la colère du shogun qui, si ils n'avaient pas sacrifier leur vie et magouiller ainsi, aurait dissous le clan, le déshonorant à tout jamais. Si on va mourir, autant que notre mort serve à quelque chose, n'est-ce pas ? Et on suit le seigneur, par loyauté, quoiqu'il ait pu faire...

A sa façon, Daïgoro peut aussi faire preuve de son sens de l'honneur en tenant une promesse faîte à une belle inconnue (un peu fade, mais mignonne quand même). Très attachant d'ailleurs lors de ces petits échanges de clignements d'oeil avec la petite fille lors d'une scène de confrontation qui pourtant ne s'y prête pas en apparence.

L'honneur poussé au bout de sa logique meurtrière, supporté par une narration maladroite parfois, au vu de la façon dont est amené la sous-intrigue de Daïgoro.

Si certaines scènes font too much (le coup de la rivière, où Ogami Itto découpe la barque depuis le dessous pendant que celle-ci est supposée avancer), "l'outrance" est suffisamment maîtrisée pour s'intégrer dans le déroulement des évènements, sans insulter un seul moment le spectateur.

C'est bien emballé, certains snobinards feront leur beurre sur la réalisation assez banale mais tant que c'est lisible et agréable à l'oeil, on pardonne aisément.

Il manquait à cette saga une pierre angulaire, un film qui allie l'univers à un emballage digne de ce nom. Tout est là. L'Honneur, thématique essentielle du chanbara, des duels qui ont du sens, un adversaire qui supplie le héros de le tuer sans le démasquer, des complots pour trahir un traître, un seppuku sur une belle plage de sable fin, un pantin débonnaire... Du bonheur qui tient en 1h27.