Ce qu'on reconnait surtout à Edgar Wright est principalement son formalisme et ses capacités techniques qui frôle ,excusez du peu, le génie le plus totale.
Avec surtout un sens du rythme du montage quasi musicale (looooool ta kompri c paskon va parlé de Babie drayver !), une maîtrise du dialogue volé aux Monty Python et une mise en scène riche et abondante au service de l'entertainment du spectateur.
Bref si l'homme est unanimement acclamé pour ses qualités de technicien du 7eme art, son aspect d'artiste est en revanche grandement remis en cause.... Car si Wright raconte très très bien ses histoires, serait-il possible pour lui d'en raconter une intéressante ??!
Si certain trouve un sens à la trilogie cornetto, notamment avec un propos sur la difficulté et potentiellement l'absurdité de rentrer dans le rang et dans la place que la société nous impose. Il en reste que nombreux sont ceux à rester dubitatif devant les messages exprimé par l'oeuvre de Wright.
C'est selon moi dans ce contexte critique que sort le dernier "baby" de Wright....
Si je devais citer l'un des plus gros problème de mauvais gout qui m'agace le plus dans le cinéma d'aujourd'hui, je vous citerai probablement la mauvaise utilisation des chansons dans les films. Qui a t'il de plus facile que d'utiliser une chanson pop rock ultra connue afin de suggérer l'état dans lequel doit se trouver le spectateur si le film n'y arrive pas tout seul ? C'est simple, ce que vous a fait ressentir votre film aurait-il eu le même impact sans sa musique?
La réponse est bien entendu non. Et cela même chez les plus grands nom du cinéma (encore que ;) ....). Si l'on peut encore pardonner cela à un film comme l'Interstellar de Nolan, qui abuse totalement de la musique de Zimmer, tant le résultat fonctionne bien.
La séquence de ton film ne fonctionne pas? c'est pas grave.... un ptit coup de pop rock des années 90 et elle devient une réussite.
Et cela les producteurs l'ont très très bien compris. C'est ainsi que l'on retrouve aujourd’hui cela dès nos bandes-annonces.
C'est simple:
du Johnny Cash pour la BA de Logan
les Beatles pour celle de Valérian de Besson
un ptit coup de Led Zep (putain Led Zep, ils se font pas chier quoi) pour le roi arthur
Led Zep aussi pour Thor Ragnarock ....
(si seulement ces films pouvaient être aussi bon que l'héritage musical qu'ils pillent....)
Néanmoins, il semblerait que je ne sois pas le seul à qui cela dérange car Wright semble également très bien l'avoir compris.
Si Wright semble plus ou moins rendre hommage/parodier un genre de film pour chacun de ses longs métrages, Baby Driver n'échappe pas à la règle et il apporte une nouvelle pièce à l'édifice de tous ces films de bagnoles et de casses qui pullulent depuis la sortie de Drive en 2011.
Ce qui est justement marrant c'est que ce même genre de film à la qualité très inégale souffre grandement du problème musicale cité plus haut.
Et dans tout ça Edgar Wright se ramène, et comme pour taquiner tout le monde, décide de réaliser l'interdit et d’enchaîner les morceaux les plus cultes les uns après les autres en réalisant ainsi le fantasme de beaucoup. Ainsi si cela et un problème chez tout le monde, Edgar montre que chez lui ce n'en ai pas un... c'est même l'inverse: et Baby Driver est là pour nous le montrer.
C'est simple, par certains aspects, Baby Driver m'a grandement fait pensé au soporifique dernier film de Terrence Malick sortit en début d'été: Song to Song. Ici, on nous propose une comédie musicale d'un nouveau genre.
La musique et le montage entrent dans une interaction intense jusqu'à ne former plus qu'une seule entité indissociable. Au travers d'une histoire à la foi complètement invraisemblable (sorte de pseudo réalité fantasmé qu'on retrouve dans toute l'oeuvre de Wright) et en même temps hyper classique à la limite du foutage de gueule: le réalisateur nous montre qu'il est le boss ici, que le message de ses oeuvres il s'en taraude complètement et que cela ne l’empêche en aucun cas d'être un véritable auteur. Pour moi, Baby Driver est tout simplement la réponse la plus parfaite que Wright pouvait faire à ses détracteurs.
La mise en scène est encore tout à fait exemplaire, il me reste pour ma part la fabuleuse scène de diner au restaurant avec la copine du personnage principal (avec ce travelling circulaire coupé de raccords dans l'axe presque jouissif montrant ce que ressente les deux personnages). Ou encore les transitions qui font la marque de fabrique du gugus d'un plan à l'autre.
Bref Baby Driver n'est vraiment pas parfait, le film se répète trop selon moi et aurait gagné à perdre au moins 20 minutes. Néanmoins il en reste une oeuvre riche et débordante ayant tout à fait sa place dans la filmographie d'Edgar Wright.
Vous l'avez bien compris je l'espère; allez voir Baby Driver !