Baby Rocks

Alors que Baby Driver aurait pu facilement tomber dans le film classique de courses poursuites, genre que l’on retrouve très fréquemment à Hollywood, notamment avec la saga Fast and Furious, Edgar Wright réussit une prouesse très forte et très prenante sur ce film : renouveler le genre d’une manière différente de ce que l’on peut avoir l’habitude de voir pour ce genre de films, ce qui rend le tout très agréable et très rafraîchissant à regarder. Baby Driver profite d’ailleurs de sa durée, 1h53 en comptant le générique, ce qui permet de ne pas avoir de trop longs moments de transition et nous permet de ne pas décrocher du film en plein milieu, avec cette sensation beaucoup trop fréquente dans les films d’actions que l’on aurait pu couper certaines scènes.

Ansel Elgort, qui incarne ici Baby, joue parfaitement le rôle du personnage principal très mystérieux, dont on se doute bien des intentions dès le début du film, mais qui parvient à garder des atouts et des secrets dans son sac du début à la fin. Il profite d’ailleurs du peu de dialogue de son personnage. Les dialogues sont d’ailleurs une autre des forces du film, puisque les personnages n’ont pas besoin d’énormément de dialogues pour s’exprimer, cela permettant uniquement de mettre un peu de tension à l’intrigue. On évite de cette manière d’avoir des personnages caricaturaux parlant uniquement pour s’envoyer des vannes à chaque dialogue.

Les autres acteurs, qui sont pour la plupart des personnalités reconnus dans le monde du cinéma ou de la télévision, tiennent également à la perfection leurs personnages. On n’a pas vraiment l’impression d’avoir un personnage en retrait par rapport aux autres, car ils ont tous à un moment ou un autre leur moment de gloire. Kevin Spacey est à la hauteur de sa réputation en campant le personnage de Doc, un personnage qui est également assez trouble. Les performances de Jon Hamm et Jamie Foxx sont également à retenir. On regrettera cependant malgré tout le peu de présence de Jon Bernthal à l’écran, son personnage de Griff aurait largement pu avoir un plus grand impact en raison de sa relation avec le personnage principal dans les premières scènes du film. Aucun des personnages dans Baby Driver n’est tout blanc ou tout noir, et cela permet d’avoir des changements de situation, des évolutions qui permettent d’éviter un essoufflement du film ainsi qu’une simple succession de braquages.

La bande originale du film est une part très importante du film également, et les morceaux choisis représentent à merveille l’évolution des personnages au fur et à mesure des minutes. Ils donnent aussi une ambiance bien différente au film, avec des tubes qui datent pour la plupart des années 80 et 90, avec une multiplicité des genres musicaux également. La musique nous permet de nous évader de la même manière que Baby dans ce film, et c’est certainement là que se trouve le pari le plus réussi d’Edgar Wright.

Evidemment, ce film n’échappe pas à quelques facilités scénaristiques, mais les scènes de conduites restent malgré tout vraiment prenante et diffèrent assez souvent. Baby Driver est un film qu’il faut absolument voir, et permet de passer un excellent moment en renouvelant à sa manière un genre que l’on voit à maintes reprises ces dernières années au cinéma.