L'unique raison qui m'a porté vers ce film est son interprète principale. Elevée au rang de star internationale grâce au succès de la trilogie Millénium, Noomi Rapace (la seule vraie Lisbeth Salander), trouve là en effet un rôle en or. Elle est tout simplement géniale et magnifique, apportant toutes les nuances nécessaires à un personnage à la dérive, trouble et troublé (on attend avec impatience le nouveau Ridley Scott dont elle sera l'héroine). A ces côtés, le reste du casting est à la hauteur et suit le mouvement avec brio. Il va sans dire que l'ensemble du film est d'une solidité sans faille. Le scénario et la mise en scène du norvégien Pal Sletaune sont d'une efficacité à toute épreuve. Le suspens est haletant et redoutable, nous menant dans divers directions, nous embrouillant et nous perdant en permanence quand on pense avoir retrouvé le chemin. D'entrée une ambiance tendue et totalement paranoïaque s'installe pour une montée en puissance jusqu'à une fin terrible qui nous laisse pantois avec une foule de questions. A chacun d'émettre sa propre théorie, le film ne donnant pas vraiment la clef d'une solution. A cela se mêle un côté fantastique (le film a été primé au festival fantastique de Gérardmer) savamment distillé nous laissant encore plus perplexe devant le dénouement de l'histoire. Techniquement des décors à la photo, les moindres détails du film accentuent ce sentiment de malaise permanent. Un excellent thriller paranoïaque et claustrophobe, intense, angoissant et prenant comme les nordiques savent si bien le faire (j'ai beaucoup pensé à Morse, même si le thème n'a rien à voir). Une ambiance étouffante qui met les nerfs à rude épreuve. Entre fantasmes, peurs, délires et réalité, Babycall est un vrai cauchemar éveillé et vous hante encore longtemps après l'avoir vu. Un petit bijou de film noir. Pour moi, absolument parfait, tant sur la forme que sur le fond. Bref, j'ai adoré. Une excellente surprise.