Nous voilà donc plongés dans le "quotidien" de la Bac Nord de Marseille, quotidien qui est postulé comme "ressemblant" puisque le scenario est "délibérément" inspiré de faits réels qui se sont déroulés au sein de la brigade éponyme en 2012. La première partie du film nous montre le quotidien de ces 3 personnages ( 3 éléments de la brigade) et des liens qu'ils entretiennent entre eux. Plusieurs scènes "d'entertainment" se succèdent ; course-poursuite pour récupérer un scooter volé, arrestation hasardeuse de petits dealers pour remplir les cotas, de vendeur à la sauvette de tortues (pour pimenter un peu la journée qui s'annonce assez "plate", "ennuyeuse"). Pourquoi pas. Après tout je n'ai aucune idée du quotidien de ces BACeux et il est possible que ces derniers, afin d'assurer la satisfaction de leur hiérarchie, s'adonnent à la "roulette" de la délinquance : "tiens, arrêtons ceux-lui lài ! On a pas fait de vendeur à la sauvette aujourd'hui". Néanmoins, l'enchaînement de ces scènes, participe à l'établissement d'une empathie de la part spectateur ; les brigadiers, soumis aux restrictions de leur hiérarchie, ne peuvent agir autrement que de manière hasardeuse. Alors, "on" ne leur en veut pas de profiter de leur statut pour racketter, profiter, de ceux qui s'adonnent à la petite délinquance car ils n'ont pas d'autre issue. Aucun questionnement éthique de leur part ; Grégory Cervas se plaint superficiellement au près de son supérieur, de la "réalité du terrain" et de la restriction de son champ d'action, de son champ de possible. ( Car oui, si son supérieur ne lui avait pas interdit de "péter" tous les quatre matins les caisses de la brigade, il serait rentré dans la première citée pour suivre cette Audi). On repense alors au soin du réalisateur qui a inscrit "largement inspiré de faits réels" ; doit-on incomber ce manque de réflexion sur l'éthique, sur l'humanité des pratiques, à l'histoire "réelle", aux faits, ou à la fiction qui fantasme ?