Il est bon de savoir où s'arrêtent nos limites.
J'ai vu "Back and forth" pendant ma vie étudiante, c'était l'année où il y avait une exposition sur Los Angelès et l'art à Beaubourg.
Pour résumer, c'est une fête étudiante filmée selon un dispositif simple : la caméra fait à intervalle régulier un panoramique à droite. Puis s'arrête. Puis au bout d'un moment, fait un panoramique à gauche. Puis s'arrête. Etc...
Contrairement au présupposer qui laisserait croire que ce qui est filmé est spontané et que seul le dispositif compte, je suis quasiment persuadé qu'une partie des ingrédients de ce qui nous est montré (la bagarre entre deux mecs pour une fille, vers la fin) était prémédité. Ce qui ôte une grande partie de son argument à cet essai.
Fumisterie, arnaque ? Je n'ai pas envie de mettre ce film plus bas que terre. Je me disais, sans rire, que ce film était une forme de prière. Prière de la caméra pour que quelque chose se passe.
N'empêche que c'était exténuant, ce mouvement qui vous met dans la peau d'un spectateur de tennis placé au milieu du court.
Nico, si tu me lis, rassure-toi, je t'ai depuis longtemps pardonné de m'avoir amené voir ce film.