En 1964, Monte Hellman va aller tourner deux films aux Philippines, avec le même casting et la même équipe technique ; ce qu'on appelle un bon investissement, étant donné qu'ils sont peu couteux. D'ailleurs, le réalisateur est issu de l'école Roger Corman, à savoir vite, pas cher, mais avec de bons acteurs.
D'une durée d'une heure, Back door to hell raconte la mission commando de trois soldats américains parachutés en éclaireurs afin de connaitre l'effectif japonais en place sur l'île. Seulement, ils vont faire face à la rébellion de l'armée locale et à la future attaque nippone.
Le film de commando était un sous-genre guerrier, dont Raoul Walsh avait donné le très bon Aventures en Birmanie. Mais ici, on sent bien que tout est à l'économie, il y a beaucoup de stock-shots pour suggérer une importante armée et des batailles spectaculaires, il n'y a que trois acteurs principaux, dont un jeune Jack Nicholson, et ça reste plutôt efficace dans le genre, roublard sans doute, mais il n'y a pas de quoi s'ennuyer. Détail amusant, un des soldats est joué par Jimmie Rodgers, un chanteur, qui ressemble trait pour trait à Elvis Presley !
Pour l'anecdote, le producteur de ce film, Fred Roos, suggérera à Francis Ford Coppola de tourner aux Philippines après la bonne expérience que fut ce tournage-là quand il était question d'Apocalypse Now. Mais pour en finir avec ce Back door to hell, il pavera la voie à des tas de films américains tournés dans ce pays pour trois dollars six sous, mais pas toujours avec l'efficacité d'un Monte Hellman.