Alors par où commencer?
Ça fait presque un an que je ne me suis pas adonné à l'exercice de la critique, et je ne suis pas sûr de ce que je pense du film sur lequel tombe ma première critique depuis bien longtemps.
Bon alors déjà de quoi ça parle Bacurau?
De Bacurau (wow je sais), un petit village au fin fond d'un Brésil présenté sous l'angle de l'anticipation. L'eau se fait rare, les vivres et les médicaments également, mais les villageois ont décidés de continuer leur vie peinards.
Les différentes problématiques (pénurie d'eau, corruption, empoisonnements) apportent un véritable message politique, qui est cela dit désamorcé par l'absence de prise d'initiative des protagonistes (même la résolution est en partie due à l'un des antagonistes), ce qui donne l'impression qu'il ne se passe rien. Il semble y avoir une situation de départ qui n'avance pas, alors que si, les choses avancent, mais sans l'intervention des protagonistes et sans les impacter grandement.
Comme dit précédemment, le message politique en prend un coup. On est mit devant l'impérialisme américain mais aucune résolution ni piste de lutte militante est proposée. On constate le problème et celui-ci se résout de lui-même.
Cette évolution bancale n'est pas le seul point faible du film, le montage étant parfois douteux, ressemblant beaucoup à ce que je pouvais faire au collège-lycée sur iMovie (spoiler alert: c'était pas fou), avec des fondus pas top-qualité et des transitions en balayage un poil sortis de nulle part, bref, heureusement que l'univers du film était suffisamment intriguant pour tenir en haleine le spectateur sur tout sa durée.
On appréciera cependant l'absence d'explications claires sur la situation mondiale, qui laisse la possibilité au spectateur de se l'imaginer, donnant ses propres motivations aux différents antagonistes.
Un film bien sympathique donc mais bourré de défauts, qui donne plus l'impression d'un très bon film étudiant bien produit qu'une véritable oeuvre pro.