Je retrouve mon gout pour les films protéiformes touchant à différentes influences. Ici le classique western américain, le survival et le thriller voire la comédie horrifique se confondent avec malice. Des scènes façon village de l'ouest : impacts de tirs, dégainage de flingues, cactus et grands espaces, ciels nuageux rougeoyants. Des personnages là aussi codifiés : l'anti-héros, la matriarche, le tueur repenti. Tout cela à la sauce de la culture locale : liens à la nature/plantes, rituels d'enterrement, mezcal et capoeira. Comme un bon western, le film prend le temps d'installer le décor avant une montée en adrénaline terminant par twist engagé et intense mélant métaphore et rituel organique. On y retrouve des influences comme john carpenter, la chasse du comte zaroff, le cinéma novo brésilien des années 60, Quentin Tarantino, soupoudré de westwolrd. Trip mystique, ce Bacarau n'est pas un divertissement pour public en mal de sensation gore. Grace à son positionnement dans un futur proche, le film peut se détacher de la réalité tout en critiquant les problèmes réels subis par les brésiliens : pauvreté, violence, électoralisme, impérialisme, eau potable, éducation, place des personnes "hors norme" (lgbt, indigènes, prostitués), etc Cette violence crue des villageois se révoltant n'est finalement que le reflet physique des violences larvées subies directement ou indirectement de la part d'élus, étrangers