Révision d'un classique ?
Drame policier americain. On aurait pu croire a un simple reboot du Bad Lieutenant d'Abel Ferrara, pourtant, le film de Werner Herzog va bien plus loin que ça et se contente en fait de reprendre l'idée de base de son prédécesseur.
Les deux films n'ont en effet pas grand chose a voir l'un avec l'autre sinon leur titre et, de ce fait, la nature de leur personnage principal, un flic sur la breche, en pleine rupture avec lui meme et ne sachant plus trop de quel bord se ranger.
Difficile donc de comparer les deux metrages tant les differences sautent au yeux, alors autant prendre le film 'tel quel' et faire abstraction du précédent. Le scenario est plutot bien construit, accentuant l'impression de descente au enfer du personnage principal, reposant sur des lieux chargés, utilisant une intrigue a la fois simple et difficile et exploitant plutot bien ce que Ferrara avait su montrer avec brio grace au personnage campé a l'epoque par Harvey Keitel.
Ce role permet ici a Nicolas Cage de renouer avec un personnage a la fois charismatique et detestable, sorte de anti-héros qu'on adore detester. Une belle interpretation a cheval entre son role oscarisé dans Living Las Vegas et son interpretation du déjanté Castor Troy. Un retour qui fait plaisir a voir apres une succession de films qui ne lui ont pas tous réussi. La camera du realisateur allemand prend d'ailleurs un certain plaisir a sublimer le coté 'psychotique' de Cage tout comme elle l'avait magnifiquement fait avec Klaus Kinski dans Aguirre, la Colère de Dieu.
La technique du realisateur surprend efficacement dans ce film americain, en reinventant certain code et en poussant l'intelligence de la realisation là ou d'autres se seraient contentés de faire ça a la sauce Hollywood. Rafraichissement du genre pour un film plutot sombre doté de mouvement de camera precis, parfois incisif, d'un montage simple mais tout en assurance, d'une photographie rappelant parfois le film noir alors que les décors ne s'y pretaient pas vraiment et donnant un effet presque surréaliste...
Les plus gros défaut du film tiennent surtout dans les second roles avec une Eva Mendes inconsistante, un Val Kilmer sur le retour faisant presque de la peine, tandis qu'Xzibit tente de se decouvrir une sobrieté de jeu qui surprendra agreablement sans toutefois le hissez au niveau d'un "grand acteur". La bande originale aussi peche un peu avec ses themes pas toujours judicieux et une certaine monotonie presente alors qu'on aurait aimé voir les changements soulogné de maniere plus prononcé.
Herzog signe là un bon film qui loin d'etre un chef d'oeuvre, saura s'attirer je pense les faveur d'un public receptif et amateur de ce genre de films. Pour ma part, une tres bonne surprise vu que je m'attendais en fait a voir un navet