Jet Li mineur mais film sympathique.
Tourné entièrement en mandarin, Badges of Fury est l’œuvre de Wang Zi-Ming, un chanteur comédien chinois qui signe ici sa première réalisation. Il va faire appel à Jet Li et Wen Zhang pour incarner les rôles principaux, duo qu’ils incarnent pour la troisième fois après Ocean Heaven (2010) et The Sorcerer and the White Snake (2011). N’étant pas un grand amateur de Jet Li, j’avoue m’être lancé dans cette production avec quelques aprioris et finalement, sans être un grand film, on passe un bon moment.
Quand on y regarde de plus près, on se rend compte que le casting martial est des plus impressionnants. Jet Li donc qu’on ne présente plus, le petit nouveau qui monte Wen Zhang cité plus haut, mais surtout plein de seconds rôles parfois à la limite du cameo qui n’apparaissent que pour respecter le quota action du film mais qu’on est franchement content de revoir. En vrac, citons Ngai Sing a.k.a Collin Chou (Blade of Fury, Flashpoint), Wu Jing (S.P.L, Invisible Target), Bruce Leung (Kung Fu Hustle, Gallants), ou encore Leung Kar-Yan (Legend of a Fighter, Warriors Two) et sa barbouse grisonnante.
Même si c’est la partie comédie qui domine, il y a tout de même quelques combats et c’est à Corey Yuen qu’on ne présente plus que Wang Zi-Ming a confié les chorégraphies, un gage d’avoir quelque chose de sympathique même si ce dernier avec les années a perdu de sa superbe. On se retrouve avec des affrontements peu réalistes, assez aériens pour un film contemporain. Pas de personnages qui volent mais Corey Yuen n’hésite pas à leur faire faire des mouvements improbables défiant toute loi de la gravité mais pourtant assez représentatif du ciné HK. Efficaces, assez nerveux et punchy, la seule chose qu’on pourra réellement leur reprocher si on aime le style est l’abus de ralenti qui nuit parfois un peu à leur rythme. Néanmoins, on prend plaisir à les regarder et le combat Wu Jing contre Jet Li / Wen Zhang est assez excellent.
En ce qui concerne la partie comédie du film, même si on n’est tout de même pas dans du Wong Jing, force est de constater qu’on vire souvent dans le bien crétin. Les gags sont souvent débiles, parfois très visuels agrémentés de bruitages cartoons de manière régulière. On retrouve le même type d’humour dans les dialogues, souvent bien funs, comme lorsqu’un type vient de se faire arrêter, qu’il s’appelle Bi Touren, et qu’il avait téléchargé des copies illégales de films tels que Flying Daggers of Dragon Fate ou encore Fearless, des films de Jet Li donc. Ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à se parodier lui-même, incarnant un personnage qui s’appelle Huang Fei-Hong, hommage à celui qu’il a incarné dans la série des Once Upon a Time in China. On retrouve d’ailleurs à un moment le thème célèbre de la série. Tous les gags ne sont pas réussis, loin de là, mais dans l’ensemble, c’est plutôt agréable.
On notera également pas mal de petits clins d’oeil / hommages tout le long du film, comme par exemple Men in Black, Infernal Affairs, la série des Youngs and Dangerous et des Police Story qui sont cités, à Bruce Lee lors d’un court plan sur la fin du film, mais aussi à certains films d’arts martiaux des années 70 lors d’un combat avec des vieux de la vieille comme Leung Kar-Yan ou Fung Hak-On (enfin, je crois que c’est lui, il lui ressemble méchamment mais en plus vieux ^_^) prenant des positions martiales d’animaux tels que la grue, le tigre,…).
Badges of Fury ne révolutionne absolument rien, il se contente d’être une comédie policière au casting de luxe mais au final assez classique avec ses défauts et ses qualités. Néanmoins, on passe un très agréable moment et c’est bien là le principal.