Avec Elvis dans un film, il fallait évidemment le faire chanter. Ici on a une histoire qui rend son personnage profondément humain une fois passé la scène d'introduction : à travers une discussion avec sa sœur, le personnage principal pose une grosse partie des enjeux qui vont se jouer tout le long du film.
Les péripéties sont plutôt bien amenées et le rythme est vraiment impeccable, surtout avec un regard d'aujourd'hui. Le bémol c'est qu'il n'est pas si intemporel que ça dans le traitement de ses personnages, mais c'est finalement une bonne nouvelle. Ce n'est pas un film référence pour le traitement de la femme (ce long-métrage pourrait s'appeler "Le Patriarcat Le film" de ce côté-là mais c'est l'époque qui veut ça) ni une ode au rêve américain puisqu'on suit des personnages qui galèrent. Pour le deuxième point, c'est ce qui fait la force du film. On suit le personnage d'Elvis dans ses galères, on sait qu'il fait souvent de mauvais choix mais on a assez d'empathie pour lui pour comprendre que ces mauvais choix sont assez logiques avec son vécu en tête. D'ailleurs le personnage du père est assez touchant.
La réalisation est plutôt soignée sans être grandiose : on a de beaux décors comme le King Creole lui-même, ou un lieu qu'on découvre à la fin du film qui donne de jolis plans. Il y a de la vie dans ces décors même si un tiers des scènes ont lieu dans des ruelles sombres et désertes la nuit, je trouve ça assez convaincant pour me prendre au jeu.