En termes de cinoche comme en termes de tout, les australiens ne font rien comme personne.


Un tour dans la cinéthèque aborigène suffit à s’en convaincre… Dans la famillle film de guerre : Gallipoli ; Une franchise d’action : Crocodile Dundee ou Mad Max ; un western sous peyotl : The Proposition ; un thriller qui chatouille les amygdales : Animal Kingdom ; un Nicolas Roeg : le mec est un genre à lui tout seul.


Ajoutons que l’île-continent a accouché d’un des plus fantasques rejetons d’Hollywood : Mel Fucking Gibson, sans doute le meilleur acteur des 30 dernières années, mais aussi un mec qui ne sait pas choisir dans les piles de scénars qui doivent pleuvoir au quotidien sur le douillet gazon de sa propriété de Malibu.


Sont-ce les volutes des rites initiatiques des locaux (les vrais) ? L’éloignement ? Les origines taulardes ? Quand ils sont chez eux, ils sont en roue libre, mais maitrisée. Même la faune et la flore sont extraterrestres.


Vous ne me croyez pas ? Observez un groupe d’australiens à l’étranger : ils ne savent pas se comporter. Ils sont rudes, discourtois, lourdauds et stupides. Comme les films américains de PJ Hogan, Baz Lurhmann et John Hillcoat… On serait tentés de ranger Peter Weir dans le même panier d’araignées, mais le bougre a émergé Master & Commander.


Prenons la comédie romantique enfin, puisque c’est le genre dont il est question : Muriel, bien sûr, mais aussi l’étonnant Strictly Ballroom de l’exécrable Baz, qui apportent une pierre de plus au fragile édifice de cette critique et de ma démonstration.


Strictly Ballroom est à ranger dans le musée des espèces endogènes évoquées plus haut. Il est à la comédie romantique ce que Mad Max est au blockbuster : un film décomplexé, profondément généreux et hors cadre, qui aura réussi en un seul coup à me réconcilier avec les comédies romantiques, les films de danse, l'Espagne et l’Australie…
Le schéma de la comédie romantique est à peu près là, mais pour la forme du squelette et tout autour, on repassera. C’est YOLOland (Moreau) : on leur donne un clébard, les mecs en font un kangourou !


Même la scène de clapclap final nage en plein délire : l'espace d'un instant, on croit qu’ils nous font une Rasta Rocket, mais non, ils se paient un Paso Doble au rythme des battements de mains.
Et il y a une reprise spéciale pour le film de « Time After Time » dans la BO, qui me donne littéralement l'impression d'avoir 13 ans, un appareil dentaire et de ne pas avoir été invité à un anniversaire.
Les insoupçonnées possibilités d’une île, tout de même.

Latrouille
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le 10 août 2017

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