Well, of course. We were in the water, we were moving, we got wet and... Muk. WE WERE SWIMMING!
Balto, c'est un dessin animé que je connais par coeur : il fut un temps où, chaque fois que je le pouvais, la cassette était donnée en pâture au magnetoscope qui l'engloutissait avidement et projetait son contenu sur la vieille télé.
J'ai découvert le film alors que je goûtais à peine aux joies de l'enfance, lorsqu'un gosse qui en était complètement mordu m'a proposé de le regarder. N'ayant rien à faire de cette journée ensoleillée, j'ai accepté. Quelle frayeur lors des premières minutes : "Quoii? C'est un film avec de vraies images? C'est pas un dessin animé? Mais c'est nul", parce que oui, quand on est petit, quand c'est pas dessiné, c'est pas intéressant. Il fut donc bien difficile de me convaincre de rester, m'étant finalement fermement résolue à retourner jouer avec mes peluches après cette vision d'horreur. C'est en voyant l'image se fondre vers tout autre chose, des nuances plus douces, de moins en moins réelles, que j'ai fini par me rassoir et ai commencé à fixer l'écran avec des yeux écarquillés. Diantre, le film s'était mué en dessin animé! A partir de cet instant, je n'ai pas décroché jusqu'à la dernière minute, même quand les images réelles sont revenues à la fin. Riant aux bêtises de Boris l'oie rêvant de devenir un aigle ("d'abord pour un meilleur profil, et puis ensuite parce que personne ne les bouffe!"), Muk et Luk les deux ours ne sachant pas nager, tremblant face à la méchanceté de Steele, encourageant Balto dans sa quête et laissant couler une larme au début lorsqu'il est rejeté par tous. Une fois le tout fini, une évidence s'est imposée dans mon esprit : cette année, le Père-Noël se devait de m'apporter cela ! Quelle ne fut pas la crise de larmes quand j'ai découvert que cet ingrat n'avait pas déposé la cassette sous le sapin ! Il fut vite pardonné quand je découvris quelques jours après qu'il l'avait mis sous un autre sapin, chez mon paternel. Bref, à partir de ce jour là, mon fanatisme pour Balto n'a cessé de grandir. Convertissant tout ce qui était potentiellement convertissable (comprendre par là : harcèlement de ses camarades de primaire avec cette histoire merveilleuse), cherchant toutes les informations possibles sur ce héros canin, sautant sur les convertis pour leur dévoiler avec fierté mon savoir immense en leur expliquant que c'était une histoire vraie et que oui ça s'était exactement passé ainsi (inutile d'essayer de me faire gober que c'était fort romancé et que la réalité était quelque peu différente, c'était tout bonnement impossible! Cela se devait de s'être passé comme dans le film!), inventant mille et une suites possibles et hurlant de joie en apprenant qu'une suite allait sortir.
Les joies et l'innocence de la jeunesse !
Bref, fin du moment nostalgie, Balto est un dessin animé bourré de qualités : L'animation est très bien réalisée, fluide, agréable à regarder, l'histoire est vraiment sympathique et les personnages attachants. Boris, le jar à la façon de parler si comique, accompagné de Muk et Luk, les deux ours polaires ne sachant pas nager, nous font décrocher des sourires tout au long de leur présence et ajoutent une touche d'humour bien appréciable au film.
L'idée de base est issue d'une histoire vraie, et bien que ce soit très romancé (Balto était un chien considéré comme paresseux et peu compétent, et lorsque les attelages ont été envoyés chercher le sérum, le conducteur de son traineau est mort gelé et ne pouvait donc plus donner les ordres pour rentrer; Balto s'est souvenu du chemin et a ramené l'équipage à bon port. D'où la statue à son effigie montrée dans le film.), quand on est gamin et qu'on sait cela, ça rajoute de la magie au film (après plus vieux on en a plus grand chose à faire).
Et même si le film recèle de quelques incohérences (coucou la caisse de sérum qui fait une chute de je ne sais combien de mètres du haut d'une falaise et qui arrive intacte en bas, pour être ensuite remontée par Balto malgré la paroi abrupte. Hello Steele qui arrive, en partant après l'attelage, à rejoindre la forêt et à marquer tous les arbres avant leur arrivée. Petite réplique au passage -oui, prise de la VF (très bonne au passage!) car j'en suis encore aux VHS pour regarder ce film- : "hey! hey regardez, il a des pattes de loup!", cela m'a toujours choquée dès ma plus tendre enfance ; c'est bien mon petit tu vas m'expliquer comment tu fais pour constater cela d'aussi haut et aussi pourquoi tu te sens obligé de le préciser maintenant alors que tu avais tout loisir de le remarquer avant…) il n'en reste pas moins excellent.
Le gros défaut du film reste néanmoins la seconde partie, lorsque Balto doit ramener le sérum à bon port, entre la piste brouillée par Steele, la chute de falaise, le pont de glace qui cède, l'avalanche et les stalagtites, ça fait un peu trop, des malheurs qui s'enchaînent sans pause et, s'ils ne choquent pas le plus jeune public, amènent les plus agés à se dire "encore?!" au bout d'un moment.
Un très bon dessin animé donc, à voir si l'on est amateur du genre (ou même si on ne l'est pas!), même si l'approche sera peut-être un peu plus difficile pour ceux qui n'ont pas la nostalgie de leur enfance.