Entre deux aventures explosives en début des eighties avec son comparse italien Terence Hill (Salut l'ami, adieu le trésor en 1981 & Quand faut y aller, faut y aller en 1983), le colosse Bud Spencer (Un héros de notre temps, Aladdin) retrouve en 82 son réalisateur de la saga policière Pied plat, le cinéaste Steno (Au diable la célébrité, Ensemble, c'est un bordel... séparés, un désastre) pour une jolie aventure exotique coécrite par Spencer lui-même sous son vrai nom de Carlo Pedersoli ainsi que Steno, Mario Amendola & Bruno Corbucci.
La musique entêtante est signée par les prolifiques compositeurs italiens, Guido et Maurizio de Angelis qui n'hésite pas à recycler leurs compositions de Deux super-flics & Pair et Impair. Banana Joe vend des bananes pour gagner sa vie. Un beau jour, un industriel vient s'installer, menaçant la quiétude du petit village. Banana Joe n'a pas l'intention de le laisser faire !
Le casting se compose de la divine Marina Langner (Ensalada Baudelaire, Je hais les blondes), Mario Scarpetta (D'amour et de sang), Gianfranco Barra (Enquête à l'italienne, Alice), Enzo Garinei (Totò le Moko, Le Garçon de campagne), Gunther Philipp (Une nuit à Monte-Carlo, Mieux vaut faire l'amour) et la petite apparition de Gisela Hahn (On l'appelle Trinita, Chasseur de l'enfer).
Une banane par jour, c’est la santé toujours !
En Amérique latine, le colosse Joe Banana fait le commerce de la banane pour pouvoir financer la construction d'une école dans le petit village retiré d'Amantido, où il vit avec les indigènes, loin des méfaits de la civilisation. Un jour débarque à Amantido un certain Sam Moreno, flanqué de quelques comparses, venu là sur l'ordre du Roi de la banane, José Alfonso Torcillo, pour y construire une usine de conditionnement et y employer la population locale à bon compte. Agacé par leur mépris et leur désinvolture, Joe ne tarde pas à les envoyer d'où ils viennent, sans ménagement. Or, à quelque temps de là, tandis qu'il décharge sa cargaison au port fluvial de San Cristobal, Joe est interpellé par un policier, soudoyé par Moreno...
Et la verdure, vas-y traverse, j'te suivrai !
Jamais avec un inconnu !
Dans ce Banana Joe, Bud Spencer porte le film sur ses épaules de nageur olympique en incarnant encore une fois un gros dur au cœur tendre, un rôle similaire à ses personnages récurrents de l'inspecteur Rizzo & de Bulldozer, cependant le colosse de Joe Banana est analphabète et orphelin devant pendant 90 minutes prouvé son identité pour pouvoir vivre de son troc de bananes !
Steno filme le tout avec savoir faire, mais il y a cependant très peu de bagarres coups de poing, l'œuvre nous transporte d'abord dans une amusante courses poursuites en camions où Joe découvre ensuite le monde moderne, sa société de consommation, sa jungle urbaine face à l'escroc de Manuel ! Dénonçant notamment l'industrialisation en milieu naturel, la corruption politique et l'inefficacité de la bureaucratie via les amusantes séquences du nightclub ou de la préfecture. Après les mésaventures amusantes chez le tailleur homo ou avec la belle chanteuse Dorianne, le film s'enlise à l'armée et à la prison dans un humour absurde ou bien trop enfantin mais la rapide conclusion dans l'île adorée de Joe est idéale pour une petite bagarre sans prétention dans le casino de fortune avec une masse à la main face aux hommes du vilain patron de bananes industrielles, Torcillo !
Sauve qui peut, les bananes d'abord !