Ce second film de la série fait suite à OSS117 se déchaîne, toujours réalisé par André Hunebelle, avec le même acteur Kerwin Matthews qui se défend bien dans son rôle pourtant assez formaté. On sent une nette différence dans la forme par rapport au film précédent, on sent que ce dernier a récolté un succès suffisant pour que la formule se rôde ici confortablement en affichant de plus grandes ambitions. On vise toujours à concurrencer James Bond, mais le problème justement c'est qu'on a toujours agi ainsi, il ne faut pas chercher à les comparer, même si c'est inévitable.
Les moyens sont donc plus conséquents, c'est une co-production franco-italienne soignée, on s'évade plus dans l'exotisme (Bangkok), les films suivants iront d'ailleurs dans cette direction (Brésil, Japon), et c'est rehaussé par la couleur et le Cinemascope qui donnent tout de suite plus d'ampleur. En dépit d'un scénario plus faible, le réalisateur sait tirer parti du décor et de ses acteurs, il y a plus d'action, de bagarres et de fusillades, et surtout un méchant de grande classe en la présence de Robert Hossein qui incarne un savoureux docteur voulant contaminer la planète. L'accent est mis sur un côté espionnage plus assumé, mais avec toujours une dose d'aventure légère, comme chez le cousin Bond. On trouve chez les femmes, une ravissante Pier Angeli et Dominique Wilms, qui fut inoubliable dans la Môme Vert-de-Gris. Enfin, la musique est plus plaisante, au ton jazzy, c'est Michel Magne qui composait à l'époque pour de nombreux films français populaires, comme la série des Angélique et celle des Fantomas (réalisés aussi par Hunebelle).
Tout ceci donne un meilleur opus que le précédent, au vrai parfum de nostalgie, même si je suis conscient qu'il est gentiment démodé.