La Vie du rail : la folle épopée des deux Calamities Jane's

Des rails sur le prairie ?

Ce film m'a remémoré la BD de "Morris" (Maurice de Bevere), dans "Spirou" (1923-2001) et "Pilote": le célèbre"Lucky Luke" : le cow-boy justicier qui tirait plus vite que son ombre, et son non moins célèbre cheval Jolly Jumper, seul de tout l'Ouest à pouvoir se seller tout seul, et arrivant même à se serrer la boucle ! Bien qu'ici, ce n'est pas un western....

Un film franco-américano-mexicain qui transpire le parfum, la "patte" de Luc Besson, qui "va au charbon" avec ces trains à vapeur ! Rétro sur la bande Flamand de ce film (1) :

" Au Mexique à Durango et San Luis Potosí en 1880, un riche banquier américain, Tyler Jackson veut faire construire une ligne ferroviaire. Pour racheter leurs terrains aux exploitant endettés, il missionne des émissaires au rituel identique : ²

-"par décision du gouvernement, pour rembourses vos impayés, votre terrain a été cédé pour un euro, voici l'acte de vente ! "

-"Un euro ? Plutôt mourir !

-"Pas de problèmes"

et le tueur s'exécute.. Ou plutôt exécute !

Crimes que deux jeunes femmes Sara, fille de de friqué et Maria d'un pauvre fermier, désormais orphelines, et dépouillées de leur succession, veulent venger ! Au début, elles se détestent puis leurs destins s'unissent pour lutter contre l'envahisseur : elles vont piller les banques !

Et vont tomber amoureuses du même homme qui est fiancé à une troisième femme : Quentin, policier new-yorkais chargé d'enquêter sur les méthodes de ventes forcées...."

Un scénario de Luc Besson et Robert Mark Kamen facile à suivre après une dure journée de travail, et qui ne vous occasionnera pas une méningite cérébrospinale !

Un film surprenant à plus d'un titre : les femmes justicières ne pleuvent pas dans les films de cow-boys, alors ces "cow-girls" en jupons interpellent ! Pour une fois, elles ne constituent pas des pots de fleurs destinées à faire joli dans les décors....

Car l'histoire est délirante... à plus d'un titre !

L'une possède un cheval aussi un intelligent que Jolly Jumper, qui lui aussi comprend le langage de son cavalier, peut se livrer avec sa maîtresse à un jeu humain genre échecs... Le seul aussi que j'aie vu monter à l'échelle pour gambader sur un toit comme un chat de gouttière : L'autre à un chien opportuniste moins bête que le Rantanplan de Luke...

C'est plein d'invraisemblances, mais peu importe, du moment que c'est jouissif ! Burlesque mêm !

C'est ainsi que vous pouvez essayer tant que vous voudrez désaccoupler deux wagons d'un convoi ferroviaire en mouvement : si vous n'êtes pas coupé en deux en chutant dans la voie, l'effort de traction de la rame fait qu'il est impossible d'en retirer le verrou ou désatteler...

Et encore bien même, le frein Westinghouse des wagons active automatiquement le freinage des wagons en cas de rupture du circuit d'air comprimé ! Par sécurité...

Ca dure 93 minutes, mais ça semble bien plus long faute de scénario plus riche... et abus d'invraisemblances...

Qu'est-ce donc qui a motivé Luc Besson à produire ce film qui cette année-là en finançait dix autres ? Probablement le galop d'essai offert aux deux réalisateurs : Joachim Rønning et Espen Sandberg, deux "fils de pubs" norvégiens, amis d'enfance, qui affrontaient ici leur premier long métrage...

Ayant auparavant dû réussir leur concours d'entrée chez le parisien de naissance : une vidéo de pré-production pour convaincre Salma Hayek et Penélope Cruz de signer comme actrices, ce "Bandidas"... Pas vraiment une sinécure de leur avis !

Besson avait-il fait ce film en pensant à la belle espagnole Pénélope Cruz (1974/----) ou la sulfureuse mexicaine Salma Valgarma Hayek Jiménez(1966/----) son aînée moins connue en Europe ?

Toujours est-il qu'elles affirment avoir eu toutes les deux envie et plaisir de jouer ensemble un rôle aussi inhabituel. que varié et tempêtueux..

Chapeau aussi à leurs tailleurs et costumiers, d'avoir réussi à faire tenir si bien les attributs féminins de leurs larges décolletés, malgré les galipettes endiablées des belles et leurs courses poursuites et combats divers...

Un budget pharaonique ( 37 000 000 $) mais Besson n'a pas l'habitude de chipoter ses productions ! D'autre part, en bon gestionnaire de finances, il avait récupéré les sites "d'occasion" de plateaux de tournages antérieurs :

"White Feather", "Les Voleurs de trains", "Les Géants de l'ouest", Blueberry", "Le mexicain" et même le village de Santa Rita que John Wayne, avait achetés... Il revient parfois hanter les lieux où se dressait un ranch sur des terres achetées en 1969 pour y construire un ranch, au sein de la réplique d'une ville du Far West !

Autre lieu symbolique sur un triangle désertique : "Real De Catorce", perché et isolé du monde extérieur, au cœur d'une montagne, ayant comme seul accès un tunnel qui débouchait sur une mine d'argent, terrain de jeu du "Mexicain" !

A part ces réalisateurs "débutants, Besson ne dissociait pas facilement les membres d'une équipe qui gagne : comme son chef émérite, et estimé opérateur fétiche : Thierry Arbogast, directeur de la photographie dont c'est le premier film à tendance équestre...

Avec aussi à la musique son compositeur préféré : le célèbre Eric Serra...

Titre godiche, et peu accrocheur ? Bouchon poussé trop loin ? Manque d'audace dans les images, réputation inconnue des réalisateurs ? Seule dans ce casting des Lou Digiaimo, Carla Pool et Alicie Ruiz, la jolie Pénélope à l'affiche était-elle de nature à ameuter les foules ? Toujours est-il que ce film n'a pas séduit avec seulement 412 561 entrées et une rentabilité de 65 %...

Bien loin du "Grand Bleu" et de ses dix millions !


(1) La bande flamand était un appareil inviolable enregistrant sur bande de papier rotative : vitesse, heure, erreurs dans la conduite de la machine qui était au mécanicien d'un train, ce qu'était la boite noire des avions (souvent orange) Comme un scénario vécu !

.

TF1 SF le 28.08.2024-















270345
5
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le 16 sept. 2024

Critique lue 4 fois

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