Si un film de Terry Gilliam fait toujours plaisir, celui-ci est un bon film long-métrage de fantasy mais il donne quelques frustrations :
Les parties sur Napoléon et Robin des Bois sont assez bâclés, à la limite du caricatural et du vite expédié malgré un effort en matière de décor (c'est surtout que Napoléon me paraît historiquement pas crédible, mais en même temps c'est parce que je suis Français et un peu historien).
J'ai aussi aimé la partie avec Agamemnon et le "Minotaure", bien que souffrant des mêmes défauts. Mais c'est ce qui donne une bonne progression au film, tout comme la partie sur le Titanic. Après, c'est sûr que les Bandits nains sont le meilleur argument du film (ils ont beaucoup plus de personnalité, "Napoléon" étant une caricature facile à côté).
Mais j'ai surtout aimé les parties sur le temps des légendes et la Forteresse des Ténèbres éternelles, qui ajoutent des éléments de folies esthétiques à ce film : les héros volent le navire d'un ogre flottant sur l'eau, sauf que c'était le chapeau d'un géant.
D'ailleurs, choses que j'ai pas très compris : pourquoi nos héros en smoking noirs obtiennent des smokings blancs après avoir traversé l'abîme du temps et pourquoi ce n'est que maintenant que le film veut rendre les Bandits nains attachants ?
Et une fois arrivé à la forteresse, celle-ci est dirigée par une allégorie du Mal dont le costume mélange robe médiévale rouge et éléments de technologies du XXe siècle.
En plus, ladite forteresse est en partie faite en Lego. Bandits, Bandits fait même croire qu'il n'était que le songe d'un enfant, jusqu'à ce que ce dernier s'aperçoive qu'il a ses photos pour preuves de ses voyages dans le temps.
Le personnage de Kevin, bien qu'étant censé être le protagoniste principal, semble tantôt effacé (comme les nains à certains moments), tantôt souffre-douleur ;
Car le plus WTF, c'est la fin : après avoir réduit le Mal en pièces, l'Être suprême avait prévenu de ne pas oublier de se débarrasser d'un de ces morceaux. Ce morceau-là provoque l'incendie de la maison de Kevin.
Et alors, que ce morceau du Mal était logé dans le four de sa maison, Kevin prévient ses parents de ne pas y toucher. Mais ses parents étant stupides ou sujets à la psychologie inversée, ils touchent.
Et pouf ! Disparus...
Sérieusement, qu'est-ce qui s'est passé ?! Où sont-ils ? Pourquoi les pompiers font un clin d’œil à Kevin comme si tout allait bien alors que ses parents ont été rayés de l'existence ?!
Je sais bien que l'Être suprême a dit qu'un morceau du Mal suffit à "être changé en bernard-l'ermite", mais pourquoi ils ne reste rien des parents du gamin ? Je veux savoir !
Donc oui, ce film est une folie esthétique et scénaristique. D'autant qu'après cette disparition, paf : générique et chanson joyeuse. "Tes vieux sont probablement décédés, Kevin. Mais on s'en fout car le film est fini ! Et pis, c'était fun ses aventures, pas vrai ?"
Juste... WTF ? Qu'est-ce que je viens de regarder ?
Parce que je veux savoir ce qui est arrivé à Kevin et à ses parents à la fin, car j'ai rien compris : ses parents sont-ils morts ou juste disparus ? Que va-t-il arriver à Kevin et pourquoi les pompiers l'ont laissé tombés ?
Qu'est-ce que l'Être suprême a voulu dire par : "Non, il doit continuer le combat" ? Si c'est la faute du Mal incarné, pourquoi détruire ses parents mais pas lui ? Le Mal incarné est-il encore vivant ou conscient ?
Est-ce que le film était censé avoir une suite ? Car j'en ai l'impression. Le combat contre le Mal continuera-t-il ? Aura-t-on une superbe suite ou un étron digne des Visiteurs 3 ?
Ce film est bien mais trop frustrant sur la fin, car il laisse trop de questions en suspens.