Avant-dernier film d'Edward Dmytryk (qui l'a coréalisé avec Luciano Sacripanti), c'est un objet bien curieux. Il se propose d'adapter le conte éponyme de Charles Perrault, mais dans les années 1920 et avec l'apparition du nazisme en toile de fond. Richard Burton joue cet ogre, séducteur au possible, et enferme toutes ses anciennes conquêtes dans une chambre froide que sa dernière conquête va découvrir. Il va alors lui révéler toute son histoire.
Le propos est assez original, proposant une version très différente du conte d'origine, avec un Richard Burton qui semble en roue libre. Mais, 1972 oblige, le film tourne énormément autour de la sexualité, avec des actrices qui sont peu avare de leurs charmes, quand ce sont pas des scènes saphiques dans le plus simple appareil. Car la raison explicitée serait que Barbe-Bleue serait impuissant et qu'il repousse le plus possible de consommer ses épousailles pour finir par les tuer et en faire collection dans sa chambre froide.
La liste des actrices, habillées ou pas, est impressionnante ; Raquel Welch (qui joue une nonne l'espace de quelques secondes), Virna Lisi, Nathalie Delon, Marilù Tolo ou encore Karin Schubert.
Et il y a la surprise de voir dans un petit rôle... Jean Lefèbvre !
C'est peut-être un peu trop long (près de 2 heures), car une fois qu'on a compris le principe (on revient au flashback pour revenir sur les meurtres passés), c'est assez répétitif, d'autant plus que la mise en scène n'est pas à la hauteur. Mais, sans jeu de mots, voilà un film culotté qui transforme un conte antédiluvien pour proposer quelque chose de son temps, plus érotique qu'autre chose. On adhère ou pas, mais ça ne laisse pas indifférent.