Barfuss (pied-nus) est un film qui, avec une telle intrigue, prend beaucoup de risques. Dans le traitement des internés d'asile psychiatrique, c'est facile de faire dans la complaisance envers son sujet, ou de tomber tout simplement dans la caricature. Curieusement ce n'est pas là que le bât blesse. Johanna Wokalek est bluffante de réalisme et on sent qu'elle a bien intégré le rôle et tout ses ressentis. Til Schweiger (l'acteur/réalisateur gravure de mode de l'Allemagne) a, comme d'habitude, une très bonne performance comme mec paumé qui refuse le droit chemin qu'on a tracé pour lui.
Non, c'est plutôt dans le traitement de l'histoire qui vire souvent au gnan-gnan, des gags qui tombent à plat (même en VO), un peu comme dans Paradis express (Knockin' on Heaven's Door) avec le même Til Schweiger en 1997. Mais dans son propos (pamphlet anti-psychiatrique et altersociétal), Barfuss a touché juste et fait mieux que beaucoup de films sur le sujet (comme Une vie volée ou Vol au-dessus d'un nid de coucou à Hollywood) qui, même s'ils faisaient moins de "manières" que celui-ci, avaient un message totalement creux.