Barrage contre le Pacifique par inspecteurmorvandieu

C'est la version anglaise d'un film de René Clément adapté d'un roman français, tourné en Thailande et financé par les italiens avec le concours de quelques acteurs-vedettes américains. A vrai dire, ce métissage n'est pas ce qui nuit le plus au film -malgré qu'il participe de son impersonnalité. La faiblesse du film tient essentiellement aux choix de l'adaptation et de la mise en scène par lesquels on comprend vite que le roman de Marguerite Duras y a perdu de son caractère. Sans l'avoir lu, il semble en effet que Clément élude, par un recours complaisant à l'exotisme asiatique et à un sentimentalisme bas de gamme, sinon sa singularité, du moins la profondeur et le complexité des personnages.

Il s'agit de l'histoire d'une famille de coloniaux dont la propriété et les rizières, durement et courageusement érigées, sont anéanties par une tempête. La mère, en chef de famille, reste désespérément accrochée à son patrimoine qui s'effondre, tout en exerçant un joug tyrannique sur ses (grands) enfants, étrangement dociles. L'ouragan, tout aussi réel que métaphorique, va entrainer bien des bouleversements. Le film, hélas, ne les aborde que de façon très superficielle.