Je suis originaire des États-Unis ; c'est possible que je fasse des erreurs de français.
Au premier abord, on voit clairement que la vision de Kubrick pour Barry Lyndon est une des images d'une exposition, c'est-à-dire une série de scènes qui pourraient facilement se tenir seules comme des peintures ; c'est ainsi que Kubrick se distingue en tant que réalisateur mais surtout en tant qu’artiste. Voir des images de la compagne de l’Angleterre, entourées de brumes et un certain manque de couleur, l’on se trouve dans la scène dès le début.
Guidé par un narrateur qui crée l'impression d'un roman visuel, le spectateur se trouve placé dans la vie de Barry Lyndon. Lors de la première partie du film, nous l'accompagnons et vivons intimement son développement.
Quant à la musique, Kubrick s'adonne à une riche sélection de musique classique qui soutient le ton du film. Le bouclage et l'utilisation répétitive de certaines pièces créent une sensation presque minimale, un mouvement perpétuel qui va jusqu'au bout. Kubrick utilise de la musique telle qu’elle reflète le rythme auquel les événements se déroulent dans le film ainsi que l'esprit souvent banal de la vie quotidienne à l'époque où elle est présentée dans le film.
L’ambiance que l’on crée est presque surréaliste - les personnages manquent souvent d'expression faciale et l'on a souvent l'impression qu'il y a un mur de verre qui empêche la communication entre les personnages. Certes, toutefois, l’on dirait une pièce de théâtre.
Enfin, en regardant Barry Lyndon, l’on se sent chez soi. Là-dedans, l’on trouve une sorte de familiarité ; il est possible de sympathiser avec le développement de notre personnage principal, avec sa distance de son lieu de naissance ainsi que les personnes parmi lesquelles il se trouve souvent. Au total, Barry Lyndon nous raconte l’enquête improbable mais tout à fait possible d’un homme jadis invisible.