Pur film de propagande, Bas les masques portent les traces de son scénariste D.W. Griffith (qui le signa sous pseudonyme) : moralisateur, assez manichéen, bons sentiments et un gros morceau de bravoure sous forme d'une course contre la montre désespérée qui se déroule sur plusieurs endroits en même temps. Ce final occupe un bon quart du récit, heureusement d'ailleurs, car ce qui précède est assez laborieux avec une histoire qui n'avance que par ses cartons, bien trop nombreux, qui alourdissent la narration, platement illustrée et peu inspirée dans leur compositions et éclairages.
Le cinéaste n'a clairement pas la carrure de son scénariste et on attend un peu longuement que le film prennent enfin son envol, même si on n'attend rien des personnages, sans saveur et trop caricatural. Bon point tout de même, les acteurs ne surjouent pas, à part quelques moments près (des épisodes plus dramatiques).
Le dernier acte vient nous récompenser de cette attente. Dénué du génie de Griffith, on se contentera davantage d'une dimension sérial, assez prenante et trépidante bien que régulièrement idiote tel les péripéties autour de la cellule dans la cave ou la bombe dans une thermos. Mais ça ne manque pas de panache dans l'accumulation de rebondissement.
Je ne regrette pas le déplacement à la Cinémathèque d'autant qu'il doit s'agir de la seule copie existante (imdb le liste même comme un film perdu !)