Ce n'est pas Edwin Plenel, fondateur et actuel rédacteur en chef de Mediapart dont l'explicite slogan est « seuls les lecteurs peuvent nous acheter », qui renierait Deadline USA, film mettant en scène la rédaction du Day, journal libre et indépendant voulant échapper aux intérêts financiers d'une part, aux manœuvres des concurrents d'autre part, et surtout aux tentatives de corruption et autres intimidations des puissants.
Avec d'excellents dialogues et un rythme haletant parfaitement maîtrisé, Deadline USA ne nous laisse guère de répit et parvient à nous immerger dans le vertigineux quotidien d'un rédacteur en chef constamment pris par sa tâche, tiraillé entre la gestion du temps, le traitement du flot d'informations, la direction et la défense de ses journalistes et autres employés, les propriétaires du journal, les pressions extérieures, son indéfectible déontologie, les incessants coups de fil, sa femme qui lui file entre les doigts et sa bouteille de scotch.
Mêlant avec brio journalisme, politique, mafia et histoire d'amour, Richard Brooks, lui-même ancien journaliste, parle vrai et juste en y mettant son âme pour l'honneur de la vérité qui ne doit jamais périr. Il ose dire sans ambages ce que l'«on nous cache» et dévoiler les coulisses de l'information.
Avec un H. Bogart remarquable, Deadline USA n'a presque pas pris de ride.
7,5/10