Réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 1992, ce film demeure une des bases d'un sous genre de cinéma, le thriller érotique. Ce sous genre connaît son heure de gloire dans les années 80, 90 (selon wikipédia) et personnellement je ne peux me targuer d'en avoir vu qu'un seul, Blue Velvet de David Lynch, ce dernier me laissant des souvenirs éparses.


A travers l'histoire d'un flic de San Francisco, Nick Curran (Micheal Douglas), enquêtant sur le meurtre d'un chanteur, nous faisons la rencontre de Catherine Tramell (Sharon Stone), richissime romancière. Cette dernière, qui entretenait une affaire avec la victime, devient principale suspecte du meurtre, suite à la lecture de passages de son livre décrivant étrangement la scène du meurtre.


Commence alors un jeu de piste fabuleux, mêlant le spectateur aux doutes de Nick, qui doit démêler le vrai du faux dans cette enquête qui implique les deux femmes qu'il aime. Laquelle le manipule ?


Sans divulguer la fin, je trouve qu'il est intéressant de se pencher sur ce film avec le regard que nous pouvons avoir aujourd'hui, en tout cas que je pourrais avoir. Deux choses m'ont totalement plu dans ce film. Tout d'abord, le côté thriller du film est très réussi, l'enquête ne faiblit pas, le climax arrive ni trop tôt ni trop tard et l'on profite du suspens jusqu'au bout sans s'en lasser.
Ensuite, on pourrait d'abord reprocher à ce genre de film de vouloir attirer une clientèle masculine par des scènes de nu féminin permettant de booster les recettes, délaissant donc la profondeur du rôle féminin. Cependant je trouve qu'ici la plastique de Sharon Stone est loin d'être la principale caractéristique de son personnage. Son intelligence et son impétuosité bousculent des hommes qui ne savent comment réagir, notamment lors de la scène d'interrogatoire. Loin d'être un faire valoir, le corps de Catherine Tramell est un outil de libération. En choisissant quand et à quelles fins, ses charmes peuvent être utilisés, elle contrôle ainsi comme dans l'intrigue de ses livres, ce qu'elle fait de ses marionnettes.


La dernière scène du film révèle selon moi que ce trait de caractère est largement souhaité par le réalisateur. Lorsqu'elle pose la question à Nick de ce qu'ils vont faire (que vont-ils devenir en tant que couple), celui-ci répond qu'il souhaiterait des enfants, Catherine lui rétorque qu'elle n'aime pas les enfants, et Nick se ravise donc. Elle décide à ce moment d'épargner son amant, mais jusqu'à quand ? Elle se laisse donc le choix de ne pas se laisser guider par les souhaits de paternité de Nick, et même de le punir à la moindre mauvaise réponse.


.Paul Verhoeven serait-il d'inspiration féministe ? Je vous laisse juger.


Bon visionnage

EtienneLe_Page
8
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le 8 janv. 2021

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Etienne Le Page

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