Sharon l'Éventreuse de Glace

Déjà vu il y a quelques semaines pour ma part, je me motive pour écrire un petit billet sur la sympathique programmation Arte de ce dimanche soir. Une fois de plus, le fabuleux Paul Verhoeven aura trouvé un terrain particulièrement propice à l'exercice de son style incisif. On ne présente plus "Basic Instinct", la référence incontestée du thriller érotique. Sans cesse imité, jamais égalé, c'est le phare dans la nuit de ce nouveau genre cinématographique.

Provocateur comme à son habitude, l'auteur n'hésitera pas à accumuler les séquences sexuellement explicites, de parfaites sources à scandales. Excellents interprètes s'il en est, ce film aura propulsé ses deux rôles principaux aux rangs de véritables stars internationales, surtout Sharon Stone, proclamée sex-symbol en puissance. La scène de l'interrogatoire a fait son effet, et pour cause, son entrejambe y est dévoilé brièvement avec une classe inoubliable.

Au delà de ça, nous retrouvons une intrigue policière lourde, foutraque, mais diablement efficace. L'ambiance anxiogène étouffante allie avec justesse tension et suspens. Sur la durée, cette enthousiasme s'estompe, s'efface, et l'on peut aisément se lasser, ou même en être agacé. Solidement ancré dans les années 1990, il a encore subi le poids des années malheuresement.

On est loin du choc que cela représentait à l'époque. Sinon, on remarque avec plaisir l'influence omniprésente de Monsieur Hitchcock. Mise en scène inventive, attirances perverses, dangereuses obsessions, addictions dévastatrices, filatures passionnelles sur les routes côtieres, tueurs barjots, regards brûlants de désirs, villas lumineuses et mystérieuses.

Tels sont les ingrédients de cette enquête sensuelle qui n'a pas fini de nous surprendre. Trash au possible, les clichés vont bon train. La surenchère stylistique bascule parfois dans le lourdingue, la vulgarité gratuite et le racolage pur et dur, qui a bien marché au vue de son succès commercial retentissant, mais mérité.

N'allons pas plus loin dans les défauts, ils sont si souvent développés, et ne diffèrent pas de ma pensée. Retenons le plus important, c'est-à-dire que "Basic Instinct" doit être considéré comme un classique à part entière, ni plus ni moins. Ca ne dépassera pas le simple cadre du divertissement, mais vous assurera une bien agréable soirée cinéma, ma foi.